Après que son candidat a raté de peu le deuxième tour de l’élection présidentielle, le mouvement indigène Pachakutik est pour la première fois à la tête d’une haute fonction de l’État équatorien. Avec 71 voix sur 137, Guadalupe Llori a été élue présidente de l’Assemblée nationale pour les deux prochaines années.
De la prison à la présidence de l’Assemblée, c’est le résumé de la carrière de Guadalupe Llori. Il y a douze ans, cette femme de 58 ans était accusée de terrorisme et de sabotage par le régime de l’ancien président Rafael Correa pour avoir organisé une grève contre des entreprises pétrolières en Amazonie. Elle a été arrêtée en décembre 2008 avec 22 autres personnes. Ses conditions de détention à Quito seront critiquées par de nombreuses organisations de défense des droits humains.
Récemment élue députée de la province amazonienne d’Orellana pour Pachakutik, Guadalupe Llori a commencé sa carrière politique il y a plus de 20 ans en devenant maire, puis préfète. Après avoir remercié le président élu Guillermo Lasso qui l’a félicité, Llori a insisté sur la nécessité d’accords politiques pour assurer un minimum de gouvernabilité dans le pays. Et Lasso en aura bien besoin.
Quête d’une majorité
Pour la première fois depuis 2009, le président élu n’aura pas de majorité législative le 24 mai prochain au début de son mandat. Ses 12 députés ne sont même pas assez nombreux pour former un groupe parlementaire et il vient d’être lâché par le parti Social chrétien, son allié de la récente élection présidentielle.
Les principales forces législatives sont d’un côté les 49 députés de l’ancien président Correa, pour l’heure alliés aux 17 députés du parti Social chrétien de droite. Et de l’autre, les 44 législateurs indigènes et du parti Gauche démocratique qui pour l’heure sont soutenus par le parti du président élu et quelques indépendants. Un édifice encore trop fragile pour rassurer Guillermo Lasso. (Rfi)