Meneur du mouvement prodémocratie en URSS, il avait notamment passé sept années en camp, suivies de trois ans d’assignation à résidence dans la Kolyma, dans les années 1970-80.
« J’appartiens à la famille des idéalistes en politique », reconnaissait-il volontiers. Figure de la dissidence soviétique, Sergueï Kovaliov est mort à l’âge de 91 ans, a annoncé sa famille lundi 9 août. Son fils Ivan a précisé sur Facebook que son père était décédé « dans son sommeil », dans la matinée. Lauréat en 2009 du prix Sakharov du Parlement européen, Sergueï Kovaliovl était l’un des défenseurs des droits humains les plus célèbres de Russie.
Parmi les meneurs du mouvement pro-démocratie en URSS, il avait passé sept années en camp dans les années 1970-1980 pour « activités antisoviétiques ». Après la dissolution de l’Union soviétique, il avait été une voix critique de la première guerre de Moscou en Tchétchénie et de l’autoritarisme croissant du système mis en place par le président Vladimir Poutine à partir des années 2000. Biologiste de formation, premier émissaire du président russe Boris Eltsine pour les droits humains et l’un des auteurs de la Constitution russe, il a également été député.
Une voix critique de Vladimir Poutine
Très critique du système de Vladimir Poutine, Sergueï Kovaliov avait dénoncé ces dernières années des lois promulguées par le président russe qu’il jugeait liberticides. « Ces lois donnent des possibilités illimitées à l’arbitraire du pouvoir: on peut condamner qui on veut, à la peine qu’on veut », avait-il commenté. En 2014, après le début du conflit dans l’Est de l’Ukraine, il avait appelé les Occidentaux, dans une lettre ouverte, à « arrêter l’expansion russe » en Ukraine. Il avait par ailleurs lancé une mise en garde contre la propension, selon lui, de l’Occident à faire « trop de concessions à la Russie ».
L’organisation russe de défense des droits humains Memorial, dont il a été président, a salué la mémoire d’un homme que « s’est toujours battu (…) en faveur des droits humains, contre la guerre en Tchétchénie, contre la violence et les mensonges ».« Sergueï Adamovitch nous manquera à tous égards : en tant qu’ami aimé de longue date, compagnon intrépide, intellectuel et conseiller, fidèle à l’idée des droits humains toujours et en tout, dans la guerre et dans le civil, dans la politique et dans la vie quotidienne », a ajouté Memorial. (FranceInfo)