Hier, lundi 16 août, l’aéroport de Kaboul, dernière porte de sortie du pays après le retour au pouvoir des talibans, a été le théâtre de véritables scènes de chaos. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent notamment des centaines de personnes courant devant un avion militaire s’apprêtant à décoller, certaines tentant de s’accrocher aux flancs et aux roues de l’appareil. Face à cette panique, les vols civils et militaires ont été suspendus une partie de la journée, ils ont finalement pu reprendre dans la nuit. Les pays occidentaux ont pu reprendre l’évacuation de leurs ressortissants, dont la France.
L’ambassade de France à Kaboul a annoncé qu’un premier avion a pu se poser à l’aéroport de Kaboul. Il s’agit d’un A400M, un appareil de transport militaire qui est parti cette nuit de la base aérienne d’Abou Dhabi.
Il est arrivé en Afghanistan avec à son bord des soldats des forces spéciales françaises. Ces militaires ont débarqué sur le tarmac et laissé la place à un premier contingent de ressortissants français, rapporte notre envoyé spécial à Dubaï, Vincent Souriau.
On ignore encore avec combien de passagers cet A400M est reparti vers Abou Dhabi. C’est peut-être cet appareil qui effectuera l’ensemble des rotations prévues entre Abou Dhabi et Kaboul afin d’extraire tous les personnes recensées par les services consulaires français.
Abou Dhabi, un poste militaire stratégique
La base d’Abou Dhabi est inaugurée en 2009 à la demande des Emirats arabes unis, qui cherchent à se protéger de l’instabilité régionale. Face à la puissance militaire de l’Iran, les Emiriens ne font pas le poids ; ils ont besoin d’une présence dissuasive. Même si à l’époque, ils coopèrent déjà avec les Etats-Unis, ils font appel à la France qui y installe cette implantation permanente. Elle abrite entre 600 et un millier de soldats français, répartis entre une base navale, un groupement de l’armée de terre et une base aérienne, située à une trentaine de kilomètres au sud d’Abou Dhabi.
La France y travaille étroitement avec les forces des Emirats arabes unis à travers des exercices militaires conjoints. Mais c’est aussi le point d’appui de l’état-major français pour ses opérations extérieures : frappes contre le groupe Etat islamique en Irak, lutte contre le narcotrafic ou la surveillance du détroit d’Ormuz, qui voit passer près de 40% de la production pétrolière mondiale. (rfi.fr)
