Comment sécuriser les populations de la zone ? Quel avenir pour les accords de paix locaux ? Quelle place pour les groupes d’auto-défense ? Une grande rencontre s’est tenue à Bandiagara, en pays dogon, afin de progresser sur tous ces sujets. Certains engagements ont été pris, même si des divergences importantes continuent de s’exprimer.
Dimanche, les autorités locales, les représentants des populations et ceux de Dan Na Ambassagou, groupe d’autodéfense constitué autour de chasseurs traditionnels dozos, ont débattu de ces sujets à dominante sécuritaire. Le cas des blocages récents de la route nationale 15, principal axe qui traverse le pays dogon, a notamment été au cœur des échanges.
La RN15 est régulièrement attaquée par les groupes jihadistes. Ces derniers temps, elle a surtout été bloquée par les chasseurs de Dan Na Ambassagou, qui s’efforcent de protéger les habitants – et qui en paye souvent le prix du sang –, mais qui sont aussi régulièrement accusés d’exactions contre les civils, notamment de la communauté peule.
En bloquant pendant plusieurs jours cet axe routier, Dan Na Ambassagou entendait dénoncer les accords intercommunautaires signés dans plusieurs cercles du centre du Mali, notamment à Koro et à Bankass. Le président de Dan Na Ambassagou, Mamoudou Goudienkilé, juge désormais « caduques » ces accords locaux « qui nous mettent dans l’esclavage vis-à-vis des terroristes ». (rfi.fr)