Alors que le président tunisien s’est arrogé des pouvoirs exceptionnels en juillet dernier et alors que les Tunisiens attendent toujours qu’il leur présente sa « feuille de route », des collectifs de féministes tunisiennes l’interpellent dans un mémorandum. Elles demandent à Kaïs Saïed qu’il mette à profit la période de transition actuelle pour mettre davantage en avant son attachement aux droits des femmes.
Elle avait fait partie des tous premiers acteurs de la société civile à être reçus par Kaïs Saïed après son coup de force en juillet dernier. L’association des femmes démocrates, après avoir laissé le bénéfice du doute au président, souhaite désormais battre le rappel.
Ahlem Bousserwel, secrétaire générale du mouvement, attend des signes forts et rapides. « Nous attendons des mesures, des actes. Une attente particulière par exemple c’est que le gouvernement soit paritaire. Un gouvernement qui n’est pas paritaire c’est vraiment un coup raté en face de notre processus d’égalité et face à nos engagements internationaux. »
Au-delà de la symbolique forte d’un gouvernement composé à moitié de femmes, l’association met aussi l’accent sur la nécessité d’œuvrer à une meilleure protection des femmes rurales en Tunisie. « Les lois socio-économiques des femmes sont prioritaires. L’accès des femmes à la terre, l’accès des femmes à la propriété, l’accès des femmes à la richesse, l’accès des femmes à leurs ressources et à un travail décent. »
Le président tunisien a promis de s’adresser très prochainement à ses concitoyens. Il faudra donc attendre pour savoir si les demandes des féministes ont été entendues. (rfi.fr)