KENYA. Des victimes se souviennent de l’attentat de Nairobi, trois ans avant le 11-Septembre

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En 1998, l’Afrique de l’Est était touchée par le groupe terroriste al-Qaïda. Le matin du 7 août, des attaques presque simultanées, à 10 minutes d’intervalle, ont eu lieu à Nairobi et Dar es Salam. Des camions piégés ont explosé devant les ambassades américaines, tuant au moins 224 personnes (213 au Kenya, 11 en Tanzanie) et faisant plus de 4 000 blessés. C’était le premier acte des terroristes sur le continent. À Nairobi, 23 ans plus tard, la mémoire de l’attaque est toujours douloureuse. Sur le site du drame, se tient désormais un mémorial en honneur aux victimes. Un modeste musée et un jardin en plein cœur du bruyant centre-ville de Nairobi.

« Quand je viens ici, je viens dans un lieu qui est pour moi un sanctuaire. J’aurais pu mourir mais Dieu m’a sauvé. Pour moi, ce mémorial c’est un symbole d’espoir. » 

Douglas Sidialo a perdu la vue dans l’attentat de Nairobi. Le matin du 7 août 1998, il était dans les embouteillages, en chemin pour son travail. 

« J’ai remarqué un camion qui se dirigeait vers l’ambassade américaine, raconte-t-il. Il y a eu une altercation entre les conducteurs et les agents de sécurité. J’ai entendu ensuite ce qui ressemblait à des coups de feux. Puis une énorme explosion. Tout est devenu noir en quelques secondes. »

« Tout était dévasté »

C’est 900 kilos d’explosifs qui ont détonné. Riz Khaliq se trouvait alors avec l’ambassadrice dans le bâtiment adjacent. Il venait d’intégrer le service diplomatique américain. 

« On était en réunion avec le ministre du Commerce, se souvient Riz Khaliq. Soudain, il y a eu un bruit très fort. Je suis allé à la fenêtre voir ce qu’il se passait quand le camion a explosé. J’ai été propulsé à 4-5 mètres. J’ai réalisé après que c’était une attaque terroriste, quand j’ai vu une partie de l’ambassade détruite. C’était le chaos, les voitures brûlées, les gens couraient… tout était dévasté. »

Le souffle de l’explosion a brisé des vitres et détruit d’autres immeubles dans le quartier, causant un grand nombre de victimes. Pour la majorité kényanes, elles militent toujours pour recevoir une compensation des États-Unis. 

Riposte américaine

Après ces attaques au Kenya et en Tanzanie, la riposte américaine n’a pas tardé. Bill Clinton a rapidement ordonné des frappes en Afghanistan et au Soudan. Surtout, al-Qaïda est entré dans le radar des États-Unis.

Quelques mois plus tard, en juin 1999, Oussama Ben Laden apparaissait sur la liste des dix criminels les plus recherchés par le FBI. Une vingtaine de personnes ont depuis été inculpées pour les attaques de Nairobi et Dar es Salam. (rfi.fr)