Dakar a abrité la première université de l’hivernage du lancement d’alerte. Occasion pour les lanceurs d’alerte de plusieurs pays d’Afrique et du reste du monde de se pencher sur leur conditions d’existence et la perception du lancement d’alerte encore méconnue en Afrique.
La lutte contre la corruption, le rôle des réseaux sociaux ou encore la protection des lanceurs d’alerte ont été entre autres sujets débattus durant deux jours par les participants à la première université des lanceurs d’alerte.
« Si les lanceurs d’alerte veulent garder leur anonymat, il faut que les journalistes respectent leur anonymat. Ensuite, s’ils décident de se révéler au grand public, il faut créer un bouclier autour d’eux. Il faut une protection juridique », estime Fadel Baro, membre du mouvement Y’en a marre et coordinateur pour l’Afrique de l’Ouest de la plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique.
« La grande voyoucratie mondiale »
Maître William Bourdon, avocat au barreau de Paris, qui défend entre autres, des lanceurs d’alerte comme Edward Snowden, en est convaincu : les gouvernants devront faire avec les lanceurs d’alerte.
« Aujourd’hui, il y a une dynamique exceptionnelle en faveur des lanceurs d’alerte, affirme-t-il. Il y a Pandora Leaks actuellement, il y en aura d’autres. Évidemment, derrière tous ces leaks, il y a toujours un lanceur d’alerte et le plus souvent anonyme. Cela mesure aussi les risques auxquels ils sont confrontés. Ceux qui perçoivent les lanceurs d’alertes comme leurs pires ennemis, ceux qui leur crachent à la figure, ceux qui les traitent de mouchards, de corbeaux, sont les plus à craindre pour eux. C’est-à-dire la grande voyoucratie mondiale, privée ou publique. »
Ce forum sera annuellement organisé à Dakar et plus tard dans d’autres pays d’Afrique pour davantage sensibiliser sur le rôle et la place des lanceurs d’alerte. (rfi.fr)