Au Mexique, les jeux vidéo et les réseaux sociaux sont utilisés par les cartels de la drogue pour recruter les jeunes. C’est du moins ce qu’affirme le gouvernement mexicain. Mercredi 20 octobre, en conférence de presse, le président a mis en garde les parents, leur demandant de faire plus attention et de passer plus de temps avec leurs enfants et les adolescents.
Cet avertissement d’Andres Manuel Lopez Obrador vient à la suite de l’embrigadement de trois jeunes par les narcotrafiquants. C’est l’affaire Free Fire, du nom du jeu vidéo à succès sur smartphone. Les joueurs incarnent un personnage et le but est de tuer tous les autres participants connectés adversaires. Trois mineurs, adolescents originaires de l’état de Oaxaca ont été contactés par un groupe criminel via l’espace de discussion de ce jeu vidéo.
Un joueur leur a proposé du travail pour l’équivalent d’environ 350 euros ; tous les 15 jours, ils devaient aller dans la ville de Monterrey au nord du pays et faire les « faucons » : c’est-à-dire se positionner au sommet d’une colline et avertir les narcotrafiquants des passages de la police. Les jeunes ont accepté l’offre, ils étaient prêts à partir. Cette fois-ci les autorités les ont arrêtés juste avant, ainsi que le contact du cartel qu’ils ont rencontré sur place pour financer leur trajet.
Les autorités alertent les parents
Le président Andres Manuel Lopez Obrador a assuré qu’il ne cherchait pas à prohiber les jeux vidéo, suivant le principe « qu’il est interdit d’interdire » mais il appelle à l’autorégulation et demande aux parents de contrôler eux-mêmes leurs enfants. Il faut dire que ce serait assez compliqué de limiter l’accès des jeunes à ces plateformes qui sont très souvent facile à télécharger gratuitement depuis n’importe quel smartphone. Alors le gouvernement a publié pour les joueurs et les parents une liste de dix recommandations à suivre comme par exemple : ne pas partager sa géolocalisation ou bien ne pas discuter en ligne avec des inconnus.
Le gouvernement semble assez démuni face à ce phénomène d’autant qu’il n’est pas nouveau. Au Mexique, globalement, tous les réseaux sociaux sont pris d’assaut par les narcotrafiquants. Il existe sur Facebook des fausses annonces qui proposent du travail, et au bout du fil, ce sont les cartels. Parfois, les campagnes de recrutement sont beaucoup plus explicites, sur les réseaux sociaux fréquentés par les jeunes.
« Personal branding » des cartels sur les réseaux
Sur TikTok, on peut voir des posts publiés par des membres des groupes criminels. Ils utilisent des captures d’écran de jeux vidéo violents qui plaisent au jeune public, avec le message que l’organisation recrute. Et puis de manière encore plus insidieuse, il y a également tous ces profils qui promeuvent un mode de vie des narcotrafiquants dans le luxe et le glamour. On y voit parfois des images violentes, mais surtout des images de fête où les criminels exhibent des armes, des femmes et des liasses de billets en dollars. (rfi.fr)