Le président ivoirien Alassane Ouattara et l’opposant Pascal Affi N’Guessan se sont rencontrés jeudi pour évoquer les questions de « réconciliation nationale », nouveau signe d’une décrispation de la vie politique, un an après les vives tensions de la présidentielle de 2020.
« Nous avons parlé de questions d’intérêt national tournant autour de la réconciliation nationale, de la paix, de la stabilité politique et sociale de notre pays », a affirmé à la presse M. Affi N’Guessan, annonçant la reprise prochaine d’un « dialogue politique » dans ce sens.
Pascal Affi N’Guessan, chef du Front populaire ivoirien (FPI) avait boycotté le scrutin d’octobre 2020, estimant que le troisième mandat du président Ouattara était « anticonstitutionnel ».
Il avait été arrêté peu après la réélection de ce dernier, alors qu’il avait annoncé avec d’autres leaders d’opposition la création d’un « conseil national de transition » censé remplacer le pouvoir.
Accusé notamment de « complot contre l’autorité de l’Etat » et de « mouvement insurrectionnel », il avait passé près de deux mois en prison, avant d’être libéré le 30 décembre dernier.
Les violences liées à l’élection de 2020 avaient fait 85 morts et près de 500 blessés.
« Je crois que le Premier ministre va être instruit pour que le dialogue reprenne avec les partis politiques (…) afin que (la présidentielle) de 2025 permette à la Côte d’Ivoire de tourner la page des élections contestées ou des crises électorales et que ce soit une nouvelle ère qui s’ouvre pour notre pays », a déclaré M. Affi N’Guessan.
Il a assuré que le FPI était « un parti de proposition, un parti d’opposition responsable, constructif ». « Nous sommes toujours disponibles et le chef de l’Etat peut compter sur nous », a-t-il ajouté.
Ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo – qui a fondé le FPI en 1982 -, M. Affi N’Guessan s’est récemment séparé de son mentor, de retour en Côte d’Ivoire depuis juin après avoir été acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
En août, M. Affi N’Guessan avait dénoncé la « dérive autocratique » de l’ancien président qui a créé un nouveau parti.
Avant Pascal Affi N’Guessan, le président Ouattara avait, au nom de « la réconciliation nationale », rencontré en juillet Laurent Gbagbo et en novembre 2020 un autre ancien président, Henri Konan Bédié, chef du principal parti d’opposition. (Afp)