Les attaques dans cette région du Mozambique ont déjà fait au moins 1300 morts et 210 000 déplacés.
Des djihadistes se sont emparé ce mercredi de Mocimboa da Praia, dans le nord du Mozambique riche en gaz, après une série de récentes attaques dans cette région, selon un site d’information local, ce qu’a confirmé une source militaire à l’AFP.
« Le port de Mocimboa da Praia a été pris par des terroristes à l’aube » ce mercredi, selon le site Moz24Horas, information confirmée à l’AFP par une source militaire qui a indiqué que « Mocimboa da Praia est tombé » aux mains des djihadistes.
Utilisant un lance-roquette, les djihadistes ont touché un bateau dans le port, selon la source militaire qui a reconnu que « la situation est compliquée ».
Mocimboa da Praia, situé dans la province de Cabo Delgado, se trouve à environ 80 km au sud de la péninsule d’Afungi qui abrite d’importantes installations pour le développement de gaz naturel liquéfié (GNL), l’un des plus gros investissements en Afrique auquel participe le groupe français Total.
Exode massif des habitants
Fin juin, des hommes armés avaient tué 8 ouvriers d’une entreprise privée de BTP travaillant pour Total sur son projet gazier de plusieurs milliards de dollars. Au même moment, des djihadistes avaient déjà attaqué et occupé temporairement Mocimboa da Praia. Une précédente occupation de la ville quelques mois auparavant avait provoqué un exode massif de ses habitants.
Le nord du Mozambique est le théâtre depuis 2017 d’une insurrection djihadiste qui a fait un millier de morts et entravé le développement de l’exploitation de ses réserves de gaz offshore. Les attaques d’ouvriers travaillant sur les projets de développement de gaz naturel liquéfié avaient pourtant été rares jusqu’à présent.
Les attaques dans cette région ont déjà fait au moins 1300 morts, selon l’ONG The Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED). En mai, l’ONU a estimé le nombre des déplacés dus à ces attaques à au moins 210 000.
En dépit des troubles dans la région, Total a affirmé qu’il irait de l’avant avec son projet gazier de 23 milliards de dollars. (L’Express)