« Dans l’ensemble, les tendances nationales donnent notre coalition largement gagnante dans plusieurs capitales régionales et départementales [?]. Toutefois notre volonté de conquérir Dakar et Ziguinchor, en particulier, n’a pas été concluante », a indiqué Bennoo Bokk Yaakaar, la coalition de partis au pouvoir, dans un communiqué publié dimanche soir. Les listes de l’opposition étaient dirigées à Dakar par Barthélemy Dias, proche de l’ancien maire Khalifa Sall, et à Ziguinchor, plus grande ville du Sud, dans la région naturelle de Casamance, par Ousmane Sonko, pressenti comme un des principaux concurrents à l’élection présidentielle de 2024 et figure centrale des manifestations de mars 2021 qui ont secoué le Sénégal.
Un scrutin test pour la vie politique du Sénégal
Le scrutin de dimanche visant à élire les maires et présidents de départements constitue un test pour le pouvoir et l’opposition à cinq mois des élections législatives. Environ plus de 6 millions de Sénégalais, sur une population de 17 millions, étaient appelés à départager 3 200 listes dans plus de 500 mairies et plus de 40 départements.
La consultation devait permettre de jauger la popularité de la coalition qui gouverne depuis 2012, cinq mois avant les législatives et deux ans avant la fin du second mandat du président Macky Sall. M. Sall, réélu en 2019, dirigeant écouté par la communauté internationale sur la crise au Sahel ou la question de la dette, maintient le flou sur ses intentions en 2024.
Une révision constitutionnelle approuvée en 2016 limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Des voix suggèrent que cette réforme pourrait avoir remis les compteurs à zéro, comme cela fut notamment le cas en Côte d’Ivoire pour Alassane Ouattara en 2020. Le refus de voir M. Sall briguer un troisième mandat a été l’un des slogans des manifestations de l’opposition en 2021.
Les élections seront « un bon baromètre avant les législatives pour voir si la mainmise du pouvoir sur les collectivités locales va s’éroder et entamer la toute-puissance de la coalition au pouvoir, dont le moteur reste l’APR », l’Alliance pour la République, le parti du président, expliquait l’analyste politique Barka Ba. (Le Point)