« Organiser des élections libres dans de bonnes conditions en Libye nécessite neuf mois de préparation ». C’est ce qu’a annoncé la commission parlementaire chargée du suivi des élections, lors de la séance parlementaire qui s’est tenue lundi 24 janvier à Tobrouk dans l’Est libyen en présence de plus de 100 députés. Avant d’avoir des élections, plusieurs responsables à l’Est comme à l’Ouest réclament d’abord une Constitution.
Le Parlement libyen se dirige vers la formation d’une commission qui travaillera sur une nouvelle Constitution à la place de celle suspendue par Mouammar Kadhafi en 1969, à la suite de son coup d’État.
Pour rédiger un nouveau projet de Constitution, le président du Parlement a proposé de former une commission d’experts mixtes, entre parlementaires et non parlementaires. Une proposition qui divise et qui sera discutée aujourd’hui par les députés.
De son côté, le camp de l’Ouest libyen à Tripoli s’attache au projet de Constitution de 2017 rédigé par une commission parlementaire et soumis au Parlement pour faire l’objet d’un référendum. Mais le projet était enterré, tout comme les amendements un moment évoqués.
Dimanche, le Premier ministre par intérim Abdelhamid Dbeibah a appelé à l’élaboration d’une Constitution qui « protège le pays et ses citoyens et qui régisse les élections ». C’était lors d’un colloque intitulé « la Constitution d’abord » en présence des dignitaires de l’ouest libyens. L’Ouest cherche juste à amender la Constitution de 2017 et refuse une nouvelle Constitution.
Le sujet divise donc profondément et l’on ne parle pas d’un même projet de Constitution, au risque de menacer une nouvelle fois les élections prévues à l’origine le 24 décembre et pour lesquelles une nouvelle date n’est pas encore annoncée.
La communauté internationale presse les Libyens de définir une feuille de route avec une date précise et rapide pour le scrutin. (rfi.fr)