Selon les chiffres d’une évaluation publiée ce vendredi 28 janvier par le Programme alimentaire mondial, près de la moitié de la population du Tigré est aujourd’hui en situation de « pénurie extrême de nourriture ».
C’est la première « évaluation fiable » de la situation humanitaire dans le Tigré depuis l’été 2020, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Et ce qu’elle révèle est plus qu’alarmant. « Les familles épuisent tous les moyens pour se nourrir », souligne son communiqué, qui parle aussi de la « stratégie d’adaptation extrême pour survivre » de trois quarts de la population. Celles-ci « dépendent presque exclusivement des céréales, rapporte encore le PAM, tout en limitant les portions et le nombre de repas ».
C’est ainsi que 40% de la population souffre de « pénurie extrême de nourriture », estime-t-il. Au total, 83% des habitants du Tigré, soit 4,6 millions d’êtres humains, se trouvent en situation « d’insécurité alimentaire ». La moitié d’entre eux sont en situation « de grave insécurité alimentaire ».
Au-delà du Tigré, la faim s’étend également dans les régions de l’Amhara, où les combats ont fait d’importants dégâts ces derniers mois, et de l’Afar, où ils ont repris ces dernières semaines.
Des distributions alimentaires tant bien que mal
Le PAM affirme faire son possible pour que vivres et médicaments passent les lignes de front. La semaine dernière, l’ONU estimait que les distributions de nourriture avaient atteint un niveau plus bas que jamais.
Selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), les ONG internationales actives dans la région du Tigré ont aussi épuisé leurs réserves de carburant depuis le début de la semaine et sont contraintes de distribuer à pied, dans la mesure du possible. Les organisations locales sont aussi confrontées à des pénuries. (rfi.fr)