Plusieurs manifestations ont été organisées ce week-end à Johannesburg par un collectif qui dénonce le supposé accaparement de certains emplois par des travailleurs étrangers. Des partis d’opposition font également campagne sur le thème de la priorité nationale. Face à la colère qui monte et un taux de chômage record de 35%, le gouvernement prépare une loi pour instaurer des quotas.
Trop d’étrangers employés dans les restaurants, les transports, l’agriculture… au détriment des Sud-Africains ? C’est ce que dénoncent les membres de « l’opération Dudula », un groupe qui milite pour la préférence nationale dans l’accès au travail. Aussi petit soit-il, ce mouvement fait du bruit en Afrique du Sud. Le pays redoute l’explosion de violences xénophobes qui ont fait plusieurs morts par le passé.
Pour répondre à ce mécontentement, une loi est en cours d’écriture pour instaurer des quotas d’étrangers dans les entreprises. Le gouvernement cherche la parade face à un taux de chômage qui ne cesse de grimper. Et face à la pression des partis d’opposition qui dénoncent chacun à leur manière, l’embauche d’étrangers sans papiers. Mais ce sont aussi les expatriés qui sont dans le viseur des autorités. Le gouvernement attaque en justice le Chinois Huawei pour avoir embauché 90% d’étrangers contre un seuil fixé à 40%. Comme le résume le directeur d’une grande entreprise étrangère installé en Afrique du Sud et qui n’est pas plus inquiet que ça : le gouvernement cherche à en faire un exemple.
Les étrangers, toutes catégories confondues (illégaux, réfugiés, expatriés) représentent plus de trois millions de personnes en Afrique du Sud. (rfi.fr)