SENEGAL. Le festival éco-féministe Kimpavita pour mieux aborder des sujets tabou

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Au Sénégal, le festival éco-féministe Kimpavita a accueilli, samedi 12 mars, une projection de films, une scène musicale, des performances, l’enregistrement d’un podcast féministe et différentes tables rondes dont l’une était sur les violences gynécologiques et obstétricales, sujet encore très tabou au Sénégal.

Dans une salle remplie, les violences au moment de la grossesse et de l’accouchement ont été discutées pendant plus d’une heure.

« Banalisation de la souffrance »

Khadidiatou Tida Dansokho, présidente du collectif Plus jamais ça, créé en 2020, explique pourquoi ce sujet est encore tabou : « Il y a cette banalisation de la souffrance. Donc, si déjà on est conditionné à supporter cette douleur et qu’on va dans la structure de Santé et qu’on nous violente, on ne va même pas sentir qu’on a été maltraité. Les actions que nous sommes en train de mener commencent déjà par amener les femmes à parler parce qu’il faut qu’on identifie le besoin, qu’on soit au courant que ce problème existe pour trouver ensuite des solutions ».

Marème Fall, de l’association des sages-femmes du Sénégal, soulève des manquements qui favorisent ces violences dans le milieu médical : « Le nombre d’accouchements par rapport au nombre de sages-femmes en salle d’accouchement, les gardes de 24 heures, l’épuisement. S’y ajoutent les conditions de travail, le matériel, les équipements qui font souvent défaut. Il est très difficile de faire son travail selon l’éthique et la déontologie. Les prestataires ont des devoirs envers les femmes. On doit, avant tout geste, demander à la femme si elle accepte ou non, avoir son consentement. Malheureusement, ça fait défaut ».

Trouver des solutions

Mais si la parole commence à se libérer, il reste encore à trouver des solutions pour que la mère comme son enfant soient pris en charge et dépassent leurs traumatismes issus de ces violences. (rfi.fr)