Les 71 députés nommés au sein de l’assemblée législative de transition au Burkina Faso ont pris leurs fonctions mardi, deux mois après le coup d’Etat qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré lors d’un putsch, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cette assemblée est chargée de voter les textes des réformes prévues pendant la transition.
La séance, qui s’est ouverte au siège du parlement à Ouagadougou, se tient en présence des membres du gouvernement de transition nommé le 6 mars par le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Les députés, qui ont procédé au port de leur écharpe, ont été acclamés à l’appel de leur nom, avant d’être installés par le doyen d’âge, Jean-Hubert Bazié, qui a présidé la session inaugurale.
Les 71 députés ont été désignés, par le chef de l’Etat (21), les forces de défense et de sécurité (16), les organisations de la société civile (13), les représentants des régions du pays (13, un par région) et par les partis politiques (8).
On y retrouve notamment, Luc Adolphe Tiao, le dernier premier ministre de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé par une insurrection populaire en 2014 après 27 ans au pouvoir.
Ancien candidat à la présidentielle de novembre 2020, Abdoulaye Soma, dirigeant du Soleil d’avenir, siège également dans cette assemblée.
Plusieurs figures de la société civile comme Pascal Zaida, Valentin Yambkoudougou, ou encore Roland Bayala, très critiques du précédent gouvernement ont aussi été nommés.
L’élection du président du parlement de transition devait intervenir lors d’un vote prévu dans l’après-midi, selon M. Bazié, précisant avoir reçu quatre candidatures dont celle de Aboubacar Touguyeni, un enseignant-chercheur nommé par le chef de l’Etat et présenté comme le favori.
La mise en place de cet organe législatif fait suite à l’adoption début mars d’une Charte de la transition, élaborée après une concertation entre la junte au pouvoir et les « forces vives » de la nation (partis, syndicats, société civile…).
Cette Charte prévoit une période de trois ans avant des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Signée par le lieutenant-colonel Damiba, elle lui interdit de se présenter aux élections prévues à la fin de la transition.
Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir fin janvier après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d’inefficacité face à la violence jihadiste qui mine le pays.
Dans le sillage du Mali et du Niger, celle-ci a fait depuis sept ans quelque 2.000 morts et plus d’1,7 million de déplacés au Burkina. (Afp)