Au Sénégal, la flambée des prix des denrées alimentaires suscite des inquiétudes à l’approche du ramadan. Ce mois, sacré pour les musulmans, débute ce week-end, mais les prix élevés affectent et gâchent l’atmosphère.
Les fidèles qui rompent traditionnellement le jeûne au crépuscule avec de somptueux repas familiaux ont désormais du mal à se procurer les produits de base.
« Rien n’est accessible aujourd’hui, toutes les denrées alimentaires sont chères. Avant, j’achetais un sac de choux à 8 000 francs CFA, aujourd’hui, il coûte entre 15 000 et 20 000 francs CFA et c’est le cas pour tous les produits. Si cette situation perdure et n’est pas réglée avant le ramadan, nous risquons de rompre le jeûne au pain de son« , dit une vendeuse sur un marché de Dakar.
La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont provoqué une hausse des prix des produits de base, tout comme, selon certains, la série de mesures économiques imposées au Mali par la Cedeao depuis janvier, notamment la fermeture des frontières.
« La fermeture de la frontière malienne a aggravé les choses parce qu’il y a des produits que le Sénégal n’a pas et qui partent de la Guinée, du Mali ou de la Côte d’Ivoire et forcément, on doit passer par le Mali avant de venir au Sénégal. Il y a tous ces problèmes, il faut qu’ils ouvrent la frontière. Tous les produits sont là. Si la frontière est fermée, qu’est-ce qui va rentrer ?« , s’interroge une Dakaroise.
Sur les marchés locaux pourtant toujours bondés, tout le monde est un peu dépité.
« Les autorités ont annoncé une baisse des prix, mais elle ne se constate pas sur les étals. Ce sera très difficile pendant le ramadan dans ces conditions. De plus, nos mers sont envahies par des bateaux étrangers et nos pêcheurs ne peuvent pas franchir nos frontières. C’est tout simplement incroyable !« , s’exclame une autre vendeuse.
Outre les prix des denrées alimentaires, ceux du carburant eux aussi, s’envolent. (euronews)