En République centrafricaine, le gouvernement a vivement rejeté, ce lundi 4 avril 2022, les accusations d’exactions portées par la Haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU à l’encontre de son armée et de ses alliés russes. Ces derniers sont notamment accusés de violences sexuelles, d’actes de torture et de traitements inhumains. Selon l’ONU, la responsabilité en incombe à l’État centrafricain.
La semaine passée, Michelle Bachelet a dénoncé les violations des droits de l’homme commises en majorité par les rebelles, mais aussi par les Faca et leurs alliés russes qui seraient en réalité des mercenaires du groupe Wagner. Ces derniers sont notamment accusés de violences sexuelles, d’actes de torture et de traitements inhumains, dont la responsabilité incombe à l’État centrafricain, selon l’ONU.
Selon un communiqué des Nations unies, lors du dernier trimestre de l’année 2021, la Minusca annonce avoir documenté 363 incidents de violations des droits de l’homme, d’abus et d’infractions au droit humanitaire international qui concernent 848 victimes. Toujours selon le même communiqué, près de 59% de ces incidents ont été attribués aux groupes armés signataires de l’accord de paix de février 2019 alors que les forces de sécurité nationales et leurs alliés étaient responsables de 40% des incidents – une forte augmentation par rapport aux 23% enregistrés en janvier 2021.
Démenti des autorités
À Bangui, le gouvernement remet en question les conclusions de ce rapport. « Déjà le rapport fait état de morts dans la ville de Boyo, par exemple, alors que nous avons vérifié, c’est faux, il n’y avait rien, estime Serge-Ghislain Djorie, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Je dis, je réitère que ce rapport est contraire à la réalité sur le terrain. Je pense que tout a été fait, tout simplement, je le dis haut et fort, pour ternir l’image de notre pays, pour justifier le financement d’organismes non gouvernementaux. »
Et le porte-parole du gouvernement ajoute : « Nous avons assez sali l’image de nos forces de défense de sécurité, et de nos alliés. C’est vrai que quand on était en difficulté, il y a des pays qui ont bien voulu nous aider, et vous savez que partout dans le monde lorsque vous êtes en conflit et que vous réagissez, les militaires réagissent, forcément il y a des dommages collatéraux. Automatiquement crier sur tous les toits que c’est violation des droits de l’homme, violation de ceci, cela, crime, ainsi de suite… quand est-ce que vous avez vu que quand il y a une guerre, il n’y a pas eu mort d’hommes ? Il y a une commission qui a été mise en place, signée par le président au décret qui a été pris je vous demande au peuple centrafricain et à la communauté internationale d’attendre tout simplement les résultats des enquêtes de cette commission, et ça je pense que les gens seraient étonnés », conclut le responsable centrafricain. (rfi.fr)