Les Rwandais se recueillent à partir d’aujourd’hui en mémoire des victimes du génocide des Tutsis. Ce sont les 28e commémorations du génocide et elles dureront 100 jours, comme chaque année. Elles ont débuté de matin par une cérémonie officielle au mémorial de Gisozi, à Kigali. Le président Paul Kagame y a prononcé un discours en anglais dans lequel il a répondu aux principales critiques formulées contre le Rwanda, notamment au sujet de la liberté d’expression, et de la justice.
Comme chaque année, Paul Kagame a lancé les commémorations en allumant la flamme du souvenir, qui brûlera pendant 100 jours. Devant un public restreint, composé de représentants des principales associations de rescapés, de membres du gouvernement et de diplomates, il s’est ensuite adressé à ses détracteurs.
« En un jour comme celui-ci, chacun reste sans voix. Et ce n’est pas parce qu’il n’est pas possible de parler, comme ce que certaines personnes laissent entendre. Il y a des gens qui affirment que nous sommes un pays sans liberté d’expression. Ce sont des foutaises », a déclaré le président Kagame.
Le chef de l’État a également défendu sa politique de réconciliation, le système judiciaire rwandais et accusé les pays occidentaux d’être restés silencieux face au génocide.
« Nous sommes un petit pays, mais notre justice est grande. Et il y a des pays grands et puissants, mais dont la justice est petite. Et ils n’ont de leçon à donner à personne. Parce qu’ils font aussi partie de cette histoire, qui a vu plus d’un million de nos concitoyens périr », a souligné Paul Kagame.
Pour la troisième année consécutive, les commémorations se tiennent sous le signe du coronavirus. Les grands évènements collectifs, comme la marche du souvenir et la veillée, n’auront pas lieu. Mais dans tout le pays, les Rwandais peuvent assister à des cérémonies et des groupes de paroles au niveau local. (rfi.fr)