Cette année, la danse n’a pas été la seule motivation, chaque école a tenu à faire passer des messages d’unité contre le racisme, aux 70 000 spectateurs, en célébrant les racines africaines du Brésil.
Les défilés du carnaval de Rio se sont achevés dimanche soir.
Après deux années sans festivités, les danseurs des écoles de samba du pays ont pu parader sur les chars majestueux, les tigres et crocodiles géants parés de leurs plus beaux costumes à paillettes.
Cette année, la danse n’a pas été la seule motivation, chaque école a tenu à faire passer des messages d’unité aux 70 000 spectateurs, contre le racisme et en célébrant les racines africaines du Brésil.
Au Sambodrome, l’école de Duque de Caxias une banlieu au nord de Rio, a rendu hommage à une divinité afro-brésilienne de la fête souvent diabolisée par les églises néo-pentecôtistes qui soutiennent le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.
« C’est une lutte, le Salgueiro se bat contre tous les préjugés et toutes les intolérances. C’est un cri de résistance ». a déclaréJoao de Souza, membre de l’école de samba Salgueiro.
« C’est la résistance noire, des noirs qui font le carnaval et qui méritent d’être à l’honneur dans cette fête ». a ajoutéAna Luiza Carneiro, membre de l’école de samba Salgueiro.
De Nelson Mandela à Barack Obama, en passant par RuPaul ou Beyoncé, plusieurs grandes personnalités noires du monde entier ont été mis en lumière par l’école Paraiso do tuiuti.
D’une manière générale, le carnaval représente souvent toute la diversité de la société brésilienne, dans un autre char, des représentants de peuples autochtones brandissaient des pancartes pour réclamer la démarcation de nouvelles réserves pour les indigènes. L’occasion pour ces gardiens de la sauvegarde de la forêt amazonienne de protester contre un projet de loi porté par des alliés du président Jair Bolsonaro qui vise à légaliser l’exploration minière sur ces territoires
« Il est plus que nécessaire qu’au sein du Brésil, nous nous voyons prendre conscience de notre histoire, de ce processus d’asservissement, de tout le processus que les Brésiliens passent par le métissage. Donc c’est un défilé très instructif parce qu’il nous donne les conditions pour en savoir un peu plus sur notre histoire. » a expliquéRosenberg de Santos, membre de l’école de samba Beija-Flor.
Douze écoles de samba se sont disputées le titre de grande championne du carnaval, chaque défilé étant noté par les jurés selon neuf critères, comme la qualité des chars ou des costumes.
Toutefois ces candidats au trophée ont déjà une victoire en commun, celle d’avoir transmis une nouvelle fois la magie du carnaval de Rio à ses spectateurs. (euronews)