L’imam Mahmoud Dicko, figure centrale de la crise politique au Mali, a mis en garde sans ménagement ce vendredi les militaires qui viennent de prendre le pouvoir, les pressant de tenir la promesse du changement et refusant de leur donner « carte blanche ».
« J’ai demandé à tout le monde de se réunir autour du Mali. Je le demande toujours mais cela ne veut pas dire que les militaires ont carte blanche », a déclaré cette éminente personnalité publique et religieuse devant des centaines de personnes, dix jours après le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Une « transition civile » immédiate
Un peu plus tôt ce vendredi, les voisins du Mali ont donné douze mois à la junte qui y a pris le pouvoir pour tenir des élections ramenant les civils à la direction du pays, faisant des progrès sur cette voie une condition à la levée de leurs sanctions.
Les dirigeants de la Cédéao ont demandé aux militaires d’engager « immédiatement » la transition et de mettre en place rapidement un gouvernement chargé de préparer des élections législatives et présidentielles « dans un délai de 12 mois », a déclaré le président en exercice de l’organisation, Mahamadou Issoufou.
Cette transition devra être dirigée par une personnalité civile reconnue, et non pas un militaire, et « aucune structure militaire ne devrait être au-dessus » d’elle, a précisé le chef d’Etat nigérien dans son discours de clôture. (L’Express)