Le procureur général d’Égypte a ordonné lundi que 13 adolescents arrêtés au cours du week-end et accusés d’avoir harcelé deux touristes femmes aux pyramides de Gizeh, près du Caire, restent en détention dans l’attente d’une enquête.
Les arrestations ont eu lieu après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant une foule de garçons entourant deux jeunes femmes sur le célèbre site archéologique, l’une des principales attractions touristiques d’Égypte.
Les garçons sont vus en train de railler les femmes et certains se pressent près d’elles alors qu’elles tentent de s’enfuir. Une femme se retourne et tente de repousser un garçon. La vidéo ne montre pas clairement si l’un des garçons a tripoté les femmes. On entend une voix qui dit que la vidéo doit être envoyée au ministre du Tourisme.
Un guide touristique qui a filmé l’incident avec son smartphone a accusé les adolescents de harceler « verbalement et physiquement » les femmes, ce qu’ils nient, selon le bureau du procureur général. La vidéo a suscité l’indignation sur les médias sociaux dans ce pays à majorité musulmane où le harcèlement sexuel et les comportements sexuels répréhensibles, qui vont des coups de gueule aux pincements ou empoignades occasionnels en public, sont monnaie courante.
Tribunal pour mineurs
Selon une déclaration du bureau du procureur, les garçons arrêtés ont entre 13 et 15 ans. La déclaration n’a pas fourni de détails sur les touristes femmes. S’ils sont inculpés, les garçons seront jugés par un tribunal pour mineurs.
Les visiteurs des pyramides de Gizeh et d’autres sites archéologiques célèbres d’Égypte sont régulièrement harcelés et suivis par de jeunes hommes qui proposent agressivement des visites, des souvenirs, des promenades en calèche ou en chameau.
Le problème du harcèlement sexuel en Égypte a attiré l’attention du monde entier pendant et après le soulèvement de 2011 qui a renversé le président Hosni Moubarak, lorsque des femmes ont été harcelées, tripotées – et dans certains cas, battues et agressées sexuellement – lors de manifestations antigouvernementales massives.
Ces dernières années, des femmes inspirées par le mouvement #MeToo se sont exprimées sur les médias sociaux à propos de ce problème. Les autorités ont renforcé les sanctions pour le harcèlement sexuel, qui est désormais passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Elles ont également intensifié leurs efforts pour lutter contre le harcèlement et les rabatteurs agressifs sur les sites touristiques. (euronews)