Une manifestation de soutien aux autorités de transition a eu lieu, ce vendredi après-midi 13 mai, place de l’indépendance à Bamako, à l’initiative des organisations proches du gouvernement. Le mot d’ordre officiel était « opération Espoir », en soutien aux Forces armées maliennes (Fama) qui, selon le discours officiel, remportent ces derniers temps des succès contre les groupes terroristes.
Quelques milliers de personnes ont répondu à cet appel et sont venus écouter les différents orateurs, dont Ben le Cerveau, le leader de l’organisation Yerewolo-debout sur les remparts, un des plus farouches défenseurs de la junte.
Les participants portaient massivement les couleurs du drapeau national et, pour un certain nombre, les t-shirts siglés d’un E majuscule « opération Espoir ». C’est le signe du soutien aux Fama, promu par le M5-RFP du Premier ministre Choguel Maïga et le collectif pour la défense des militaires, dont Mahamad Oumar Dembélé est le porte-parole.
« Cela fait suite à toute cette cabale que nous qualifions de malhonnête, tantôt d’exactions, tantôt de charniers. Nous sommes là pour dire que le Mali est indivisible par rapport à son armée. Notre objectif, c’est aujourd’hui notre souveraineté, notre intégrité territoriale, le respect mutuel entre États et la considération avec la plus grande estime de nos forces de sécurité. »
Dénoncer la Cédéao, la Minusma et la place de la France
Mais il y avait aussi d’autres mots d’ordre : dénoncer l’attitude de la Cédéao vis-à-vis du Mali, la communauté ouest-africaine demeurant ferme sur les conditions de la transition, et sur les sanctions imposées à Bamako.
Les manifestants venaient aussi dénoncer l’accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes rebelles nordistes, le franc CFA et de manière plus globale la présence française et européenne dans le pays. Tandis que Barkhane poursuit son désengagement, la Minusma, la force de l’ONU, dont le mandat doit être ou non renouvelé en juin, et dont la liberté d’action s’est réduite ces derniers mois sur le territoire malien, était aussi visée.
Un appel à manifester avec les mêmes mots d’ordre était aussi lancé à Paris par des organisations proches du M5-RFP, la plateforme du Premier ministre, Choguel Maïga. Une petite centaine de personnes se sont retrouvées place de la République. (rfi.fr)