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COP15. Un bilan à mi-parcours entre inquiétudes et promesses de financements

La quinzième conférence des parties à la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification se poursuit à Abidjan, en Côte d’Ivoire, jusqu’ au 20 mai.

La rencontre a vu la participation d’une douzaine de chefs d’Etat. Après une première semaine d’échanges, certains des quelque 6.000 délégués donnent leurs avis sur le déroulement de cette COP15. Penser l’urgence et empêcher la catastrophe, c’est l’objectif qu’ils se sont donnés à Abidjan.

Eviter le folklore de trop

Dans les coulisses de la Cop15, les experts et les membres de la société civile ne cachent pas leurs inquiétudes et exigent des actions, avec l’implication des acteurs locaux, pour ne pas faire du rendez-vous d’Abidjan une conférence de plus ou un folklore de trop.

“Nous avons réclamé que ces initiatives soient mises en œuvre avec et par les communautés. C’est un aspect positif et laissons voir d’ici deux ans, avant la prochaine COP, ce qui va se passer et si elles vont se mettre en œuvre concrètement”, a prévenu l’environnementaliste tchadienne Hindou Oumarou Ibrahim, représentante des peuples autochtones.

“Il faudrait plus de 30 milliards de dollars pour atteindre les objectifs de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, si on veut éviter les impacts de l’inaction qui pourraient coûter encore plus cher”, a souligné l’environnementaliste tchadienne.

Et selon la coordinatrice principale des partenariats et de la mobilisation des ressources à l’ UNCCD, Camilla Nordheim-Larsen, les 30 milliards de dollars d’investissement estimés par sa convention pourraient générer 400 millions de nouveaux emplois.

Elle intervenait lors d’une session sur les mécanismes de financement innovants pour les paysages durables, organisée par la Banque africaine de développement et ses partenaires en marge de la rencontre d’ Abidjan.

Lire aussi : La COP21 et l’avenir de la planète

“Initiative d’Abidjan”: un plan ambitieux

En attendant, le pays hôte la Côte d’Ivoire a pu mobiliser grâce à son plan “ Initiative d’Abidjan” lancé en marge de la Cop15, mobiliser 1,5 milliards de dollars (environ 900 milliards de francs CFA) pour une durée de cinq ans.

L’ambitieux programme ivoirien met l’accent sur la restauration de 20% du couvert forestier en Côte d’Ivoire d’ici la fin de la décennie et la lutte contre la déforestation, tout en créant des emplois durables. C’est aussi un programme que les autres pays sont vivement appelés à mettre en œuvre.

« L’initiative d’Abidjan constitue une réponse globale et intégrée, qui vise tout d’abord à créer les conditions d’une durabilité environnementale, à replacer ensuite le secteur agricole dans un rôle puissant de création d’emplois et de revenus », a expliqué Patrick Achi, le Premier ministre ivoirien.

Dans l’attente de résultats probants

Rachel Lydie, membre de la société civile, qui lutte pour une production durable et responsable en Côte d’ivoire, reste dubitative et attend de voir que ces annonces soient réalisées. “Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, on parle plus qu’on n’agit. Nous ne menons pas des actions concrètes”, regrette-t-elle.

La Côte d’Ivoire, dont l’économie repose sur l’agriculture, est le premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou et le cinquième mondial d’huile de palme (le deuxième producteur africain). Avec les fonds mobilisés, le pays veut passer à une agriculture qui produit plus mais avec moins de surfaces cultivables.

Lire aussi : La Côte d’Ivoire contre la déforestation

De l’espoir

Les discussions continuent et le délégué du Niger, Athanase Bouda, dit garder bon espoir en qualifiant la COP15 de la COP africaine.

« Les échanges nous ont permis d’avoir l’engagement des partenaires et un contact direct avec eux. Ils promettent de nous soutenir pour continuer les projets tout en faisant d’autres promesses. Je pense que l’espoir est permis », assure t-il.

La rencontre d’Abidjan se tient dans un contexte marqué par une sécheresse qui sévit dans la corne de l’Afrique. Le Kenya, l’Ethiopie et la Somalie sont touchés et près de 20 millions de personnes sont menacées par la faim.

Des partenaires contre la famine

Des institutions comme la Banque mondiale ont annoncé renforcer leurs engagements pour parer à l’urgence et prévenir ce genre de situation.“Au niveau du Conseil d’administration nous avons travaillé pour avoir un programme multiphases, qui vise déjà à soutenir un certain nombre de pays dans la première phase et en plus de cela, en soutenant les institutions régionales”, a fait savoir Abdou Bello, l’administrateur suppléant de la Banque mondiale.

Dans un pays comme la Somalie, six millions de personnes, soit près de 40 % de la population, font face à des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire.

Les délégués à la COP15 sont censés proposer des mesures concrètes pour lutter contre la dégradation des sols et la sécheresse. Le thème de la conférence cette année est  » Terres. Vie. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère ».

Pour les Nations unies, c’est un appel à l’action pour faire en sorte que la Terre, qui est notre source de vie sur cette planète, continue de profiter aux générations présentes et futures. (dw.com)

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