Deux personnes sont mortes dans des heurts à Houndé, dans l’ouest du Burkina Faso, entre les forces de l’ordre et des orpailleurs en colère après l’interpellation de 12 de leurs camarades ayant participé la semaine dernière au saccage d’une importante mine d’or.*
« Ce mardi a eu lieu un mouvement d’orpailleurs exigeant la libération de leurs camarades qui avaient été arrêtés suite à la manifestation qui a occasionné la destruction de matériels et des blessés au niveau de la mine de Houndé », a déclaré le porte-parole Lionel Bilgo à l’issue du conseil des ministres.
Les heurts « ont eu lieu lorsque les forces de l’ordre ont voulu limiter ou empêcher ces manifestations », a-t-il ajouté. « On dénombre malheureusement deux décès : un lors d’une bousculade et un autre des suites de tirs par balles », selon Lionel Bilgo qui a précisé qu’il y avait également « un blessé par balle ».
Une enquête est en cours « pour déterminer l’origine de ces balles et situer les responsabilités ». Le 17 mai, sept personnes avaient été blessées et des dizaines d’engins et véhicules incendiés lors du saccage de la mine d’or de Houndé par des opposants à l’expulsion d’orpailleurs locaux.
Comité de crise
« Suite aux manifestations ayant occasionné des dégâts considérables au niveau de la mine, 12 personnes ont été interpellés », ce qui a provoqué les heurts de mardi avec les forces de l’ordre, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Il a appelé au calme, indiquant qu’un comité de crise a été mis en place pour « trouver une solution ».
Les incidents sont fréquents sur les sites aurifères burkinabè où les populations des localités abritant ces mines estiment que les retombées pour les communautés locales sont très faibles. Avec environ 70 tonnes par an sortant de 17 mines industrielles, la production d’or est devenue en une douzaine d’années le premier produit d’exportation du Burkina Faso, devant le coton.
Violences djihadistes
Le secteur artisanal, ou orpaillage, emploie 1,5 million de personnes et génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines. En avril, le producteur d’or russe Norgold avait annoncé l’arrêt pour « raisons de sécurité » de Taparko, la principale mine privée du Burkina Faso, située dans le nord du pays en proie à des violences djihadistes meurtrières.
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’est, est frappé depuis 2015 par de multiples violences attribuées à des mouvements armés djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés. (euronews)