Le sommet des chefs d’État de l’Union africaine s’ouvre pour deux jours ce vendredi 27 mai dans la capitale équato-guinéenne.
Le sommet d’aujourd’hui s’ouvre alors que la crise humanitaire s’est aggravée ces dernières années. Sur 1,4 milliard d’habitants en Afrique, environ 282 millions souffrent de sous-alimentation. C’est 49 millions d’Africains de plus qu’en 2019, selon l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Une aggravation due, notamment dans les régions du Sahel et de la corne de l’Afrique, au changement climatique, au terrorisme jihadiste, mais également aux conflits communautaires.
Dans le document qui sera soumis aux chefs d’État et que RFI a pu consulter, on peut lire : « l’augmentation prolongée des besoins humanitaire et des déplacements de populations sont dus entre autres aux conflits armés, aux effets croissants des changements climatiques, au terrorisme et à l’extrémisme violent. » Les conflits armés sont identifiés comme étant en partie responsables des crises humanitaires source d’insécurité et de déstabilisation. Ils constituent une menace pour les programmes de développement en perturbant les moyens de subsistance et les filets de protection sociale, indique le document. Le texte ajoute que les plus vulnérables tels les femmes, les personnes âgées et les enfants sont entraînés dans les mouvements de population qui engendrent de nouvelles formes de crises humanitaires
À cela s’ajoute ces derniers mois, la crise ukrainienne et la hausse des prix des produits alimentaires. Environ 113 millions d’Africains ont besoin d’une aide humanitaire cette année a déclaré le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat à l’ouverture de la réunion des ministres mercredi.
Les Africains doivent absolument se mobiliser pour régler cette crise humanitaire, a indiqué pour sa part Aïssatou Tall Sall, la cheffe de la diplomatie sénégalaise en marge du sommet.
Des propositions seront soumises aux chefs d’État aujourd’hui parmi lesquelles la création d’une agence humanitaire africaine et de la mise en place d’un fond spécial d’urgences, alimenté par les pays membres.
Il faut trouver des remèdes en réglant les causes profondes de ces conflits résume enfin le document, qui insiste sur les efforts de redressement et de reconstruction post-conflits tel que la démobilisation, le désarmement et la réintégration des anciens combattants, ainsi que le retour des déplacés et la réconciliation.
Pour Rémi Hémeryck, responsable de l’organisation SOS Sahel qui prône l’indépendance alimentaire, les États doivent avant tout impliquer en amont tous les acteurs et coordonner les actions.
On peut facilement augmenter la production agricole pour ne plus être dépendant des importations d’autres régions, d’autres États voisins. Il faut créer des investissements sur le long terme, c’est peut-être le plus compliqué […] Ce qu’on attend des chefs d’État, c’est que toutes ces politiques soient coordonnées […] (rfi.fr)