Ces dernières années, Mme Mkhwebane a multiplié les enquêtes impliquant le président, notamment sur des dons de campagne ou sur la base de vagues accusations de violation de l’éthique.
Le chef d’Etat sud-africain a suspendu jeudi la médiatrice de la République, nommée à la tête du principal organe chargé de la lutte contre la corruption par l’ex-président Jacob Zuma et régulièrement accusée de partialité, a indiqué la présidence.
Busisiwe Mkhwebane a déjoué ces dernières années plusieurs tentatives pour la démettre de son poste. Le Parlement a ouvert le mois dernier une procédure de destitution.
« Le président Cyril Ramaphosa a décidé (…) de suspendre Busisiwe Mkhwebane du poste de médiatrice de la République à compter du 9 juin 2022 » et jusqu’à ce que le Parlement se prononce, a précisé la présidence dans un communiqué.
Cette décision intervient au lendemain de l’annonce par la médiatrice de l’ouverture d’une enquête publique visant M. Ramaphosa. Ces dernières années, Mme Mkhwebane a multiplié les enquêtes impliquant le président, notamment sur des dons de campagne ou sur la base de vagues accusations de violation de l’éthique.
Cyril Ramaphosa, 69 ans, est accusé d’avoir dissimulé à la police et au fisc un cambriolage datant de 2020 dans une de ses propriétés, au cours duquel l’équivalent de 3,8 millions d’euros en espèces ont été trouvés, cachés dans du mobilier. Une plainte a été déposée la semaine dernière par l’ex-chef du renseignement, Arthur Fraser, qui avance que le président aurait « payé » les malfaiteurs « pour leur silence ».
Le président, qui a nié avoir jamais volé d’argent à quiconque, a dénoncé jeudi au Parlement des « sales coups » et des « intimidations ».
Ces accusations surviennent alors que l’ANC doit décider d’ici décembre de présenter ou non Cyril Ramaphosa comme candidat pour un second mandat à la présidentielle de 2024. (euronews)