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Mali : ce que l’on sait des tirs entendus à Kati

À l’aube, le camp militaire de Kati, où vit le président Assimi Goïta, a été la cible d’une attaque. Les autorités dénoncent avoir été la cible de « terroristes ». Jeune Afrique fait le point sur la situation.

Ce vendredi 22 juillet, alors que le soleil se levait à peine sur la capitale malienne, des tirs nourris ont été entendus dans la ville de garnison de Kati, située à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Aux alentours de 5 heures du matin, au moins une déflagration a retenti dans le camp militaire qui est le fief des tombeurs du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Selon l’armée malienne, il s’agirait de l’explosion de deux véhicules piégés. D’après différentes sources militaires, l’attaque était « complexe » avec, en plus de ces véhicules piégés, des tirs de mortiers et des assaillants au sol.

Colonnes de fumée

Au moment des faits, le président Assimi Goïta, qui vit à Kati, se trouvait à la garnison – lieu où est stocké le matériel militaire – à quelques kilomètres du camp. Mais son ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, était lui présent à Kati. Selon nos informations, les deux hommes, qui s’y trouvent encore, sont en sécurité mais les impacts ont causé des dégâts matériels importants. Le bilan provisoire communiqué par l’armée malienne fait état de deux morts parmi les assaillants. Certaines sources évoquent également des victimes du côté des militaires, une information difficile à vérifier dans l’immédiat. Dans la matinée, des colonnes de fumée s’élevaient encore dans le ciel.

Par mesure de sécurité, au moment de l’attaque, l’ordre a été donné de fermer l’aéroport international Modibo Keïta-Senou, qui a ensuite rouvert, et le personnel de Koulouba, le palais présidentiel, a été libéré. En fin de matinée, un certain calme était revenu à Kati comme à Bamako. Des hélicoptères de l’armée survolaient la capitale et des check-points y ont été dressés, notamment devant la cité ministérielle et les grands axes de communications.

L’hypothèse terroriste

D’où est partie l’attaque et qui en sont les auteurs ? Est-elle le fait de groupe terroriste ? Est-ce une nouvelle tentative de putsch menée par des soldats mécontents ? Selon nos informations, des investigations sont en cours pour faire la lumière sur les évènements.

En fin de matinée, les Forces armées maliennes (Famas) ont affirmé « qu’une attaque terroriste » menée avec deux « véhicules piégés bourrés d’explosifs » avait été « repoussée ».

À ce stade, plusieurs sources affirment que l’attaque pourrait être liée à celle qui s’est produite le 21 juillet, à Kolokani (à une centaine de kilomètres au nord de Bamako) où une unité de la Force spéciale antiterroriste Forsat a été attaquée.

Selon un communiqué de l’état-major général des armées, « des attaques complexes et simultanées » ont visé le détachement de la force antiterroriste de la brigade territoriale de la gendarmerie. Deux militaires maliens ont été tués dans ces affrontements et trois ont été blessés.

Les autorités n’excluent néanmoins pas que l’attaque soit une tentative de coup d’État, nous confie une source proche des colonels. Ces derniers mois, la grogne est palpable parmi certains officiers maliens qui ne partagent pas les choix stratégiques de la junte d’Assimi Goïta – notamment la collaboration avec le groupe de sécurité privée russe Wagner. Le 11 mai dernier, les autorités avaient annoncé avoir déjoué une tentative de renversement du régime et mis aux arrêts le colonel Amadou Keïta, un proche du président du Conseil national de transition (CNT), Malick Diaw.

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