Le président tunisien Kais Saied a voté ce lundi comme ses compatriotes sur une nouvelle Constitution à laquelle plus de 90 % des électeurs ayant participé au scrutin auraient dit « oui » selon les premiers sondages à la sortie des bureaux de vote.
Le président tunisien Kais Saied a voté ce lundi comme ses compatriotes sur une nouvelle Constitution à laquelle plus de 90 % des électeurs ayant participé au scrutin auraient dit « oui » selon les premiers sondages à la sortie des bureaux de vote. Dans un pays où l’abstention est traditionnellement forte, ce referendum aurait recueilli plus de participation que prévu avec le vote de près de 28 % des neuf millions d’inscrits.
« Nous allons construire une nouvelle république fondée sur la vraie liberté, la vraie justice et la dignité nationale. Il n’y a pas de dignité pour les nations sans le respect de la dignité de leurs citoyens« , a dit Kais Saied, tout juste après avoir voté.
Les mots du président tunisien ont suscité la colère dans les rangs des principaux partis d’opposition dont le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha. Ce dernier a dénoncé une déclaration pouvant orienter le vote et représentant « une fraude au référendum ». Mais nombre de Tunisiens eux se disent « optimiste » et confiant dans l’action du président Saied pour impulser « de réels changements ».
« J’ai attendu cette occasion pour voter depuis longtemps. J’espère que cela apportera de bonnes choses pour le peuple tunisien et le pays« , dit une femme.
« J’ai voté oui pour Kais Saied pour qu’il puisse faire le ménage« , ajoute une autre.
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Les opposants au président tunisien voient les choses sous un angle bien différent. Ils accusent Kais Saied de vouloir instaurer une dictature.
La nouvelle loi fondamentale instaure un régime ultra-présidentiel, en rupture avec le système parlementaire en place ; un texte « taillé sur mesure » argumente une opposition toujours vent debout depuis que Kais Saied s’est emparé de tous les pouvoirs il y a un an et dirige depuis par décrets la Tunisie, berceau du Printemps arabe. (euronews)