Un tribunal saoudien a condamné, lundi 7 septembre, huit personnes à des peines allant de sept à 20 ans de prison pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Un jugement présenté comme un verdict final.
L’information émane de l’agence de presse officielle saoudienne SPA. La justice du pays a condamné, lundi, huit accusés jugés pour leur implication dans la mort du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné en octobre 2018 dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. « Cinq ont été condamnés à 20 ans de prison, et trois autres à des peines allant de 7 à 10 ans de prison », a indiqué l’agence de presse, citant les services du Procureur général. L’identité des personnes condamnées n’a pas été précisée.
Ce jugement, qualifié de verdict final, intervient après que les fils de Jamal Khashoggi ont annoncé en mai « avoir pardonné » ses tueurs. Dans un premier temps, cinq Saoudiens avaient été condamnés à mort et trois condamnés à des peines de prison d’après une annonce faite en décembre 2019. L’Arabie saoudite n’a pas de système légal codifié et, en application de la loi islamique, le pardon de la famille d’une victime peut valoir grâce ou sursis à exécuter une peine.
Collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après en avoir été proche, Jamal Khashoggi a été assassiné et son corps découpé en morceaux en octobre 2018 dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul où il s’était rendu pour récupérer un document. Il était âgé de 59 ans au moment de sa mort et ses restes n’ont jamais été retrouvés.
L’une des pires crises diplomatiques pour l’Arabie saoudite
Ce meurtre a plongé l’Arabie Saoudite dans l’une de ses pires crises diplomatiques et terni l’image du prince héritier Mohammed ben Salmane, dit « MBS », désigné par des responsables turcs et américains comme le commanditaire du meurtre. Après avoir nié l’assassinat, puis avancé plusieurs versions des faits, Ryad a affirmé qu’il avait été commis par des agents saoudiens qui auraient agi seuls et sans recevoir d’ordres de leurs dirigeants.
De son côté, la justice turque a commencé début juillet à juger par contumace 20 Saoudiens, dont deux proches du prince héritier, l’ex-conseiller Saoud al-Qahtani et l’ancien numéro deux du renseignement, le général Ahmed al-Assiri, identifiés comme les commanditaires du meurtre.
Le premier a fait l’objet d’une enquête en Arabie saoudite mais n’a pas été inculpé « en raison de preuves insuffisantes » et le second, mis en accusation, a été acquitté pour les mêmes motifs, selon le parquet saoudien. Les deux hommes ont été officiellement évincés du cercle politique du prince hériter. (OuestFrance)