vendredi, novembre 15, 2024
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Bénin/Législatives 2023 : Et pourtant, l’opposition n’a jamais été aussi affaiblie

L’opposition serait en décadence. De toutes les idées folles complaisamment relayées dans l’opinion, la plus dangereuse est sans doute celle qui annonce, avec une gravité prophétique, la disparition de l’opposition politique béninoise. Les législatives de 2023 seraient le chemin de croix qui la conduira au précipice. Riche d’une dizaine de partis, elle est présentée sous un tableau crépusculaire. Alors que la mouvance, malgré ces semaines passées à ingurgiter des partis, promène une étonnante silhouette de marathonien.

Une énième fois, les partis de l’opposition ont essayé de faire ce qui est devenu nécessaire : l’union. Un moment politique rêvé cathartique, mais empêché par la contradiction des calculs politiques et des guerres de leadership. Chacun s’efforce de faire porter à la FCBE la responsabilité d’un échec du mis ensemble tant fantasmé. Sauf Restaurer la Confiance d’Iréné Agossa qui s’est engagé dans un projet de mis ensemble avec la FCBE. Restaurer l’Espoir, quant à lui, préfère s’effacer avant que la tempête ne l’efface. Si l’on regarde dans le rétroviseur, il y a des précédents bien connus à la crise actuelle.

C’est un choix regrettable, car tous ont à perdre. La bataille des personnes est sans ambiguïté. En revanche, les lignes politiques des différents partis qui gravitent autour des Démocrates sont plus opaques. Or la voie d’une stratégie commune apparaît indispensable. La fusion, la coalition ou le mis ensemble, peu importe la forme qu’elle prendra, l’union des partis de l’opposition se révèle être le test le plus difficile auquel elle est confrontée depuis la réforme du système partisan.

Il faudra stopper la désespérance de l’opposition. Certes, elle va devoir payer le prix de son obstination à aller aux joutes en rang dispersé. Mais les législatives de 2023 ne signent pas sa mort. Même s’il lui faut à l’évidence se réinventer, et vite, pour vaincre ses démons. Ensuite, le gouvernement de Patrice Talon ne tirerait pas grand honneur à ce que l’opposition disparaisse de l’échiquier politique. D’ailleurs, le chef de l’Etat nourrit le vœu d’une neuvième législature composée de toutes les sensibilités politiques pour des débats nourris sur les enjeux du pays. Enfin, une opposition sans mandat électif ne cesse pas d’être une opposition tant l’activité politique peut être menée par tous moyens.

Ainsi, l’opposition politique aussi exsangue qu’elle soit, ne saurait disparaître. Face aux deux mastodontes, elle doit remobiliser ce qui reste de ses militants. L’avenir, maintenant, ne peut être que collectif. C’est à cette condition qu’elle aura une organisation stabilisée, sereine, qui lui permettra d’assumer son devoir et d’envoyer ses représentants à l’hémicycle. (acotonou.com)

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