Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, entame, ce vendredi 9 septembre, une visite de deux jours au Pakistan en signe de solidarité avec les victimes des inondations. Il doit rencontrer aujourd’hui plusieurs hauts responsables pakistanais ; demain, il se rend dans les zones sinistrées à travers le pays.
Trente-trois millions de Pakistanais sont touchés par les inondations qui ravagent le pays, soit un habitant sur sept. On compte au moins 1 355 morts tuées et 12 722 blessées. La mousson, cette année, est exceptionnelle : des pluies torrentielles se ont abattues sur le pays depuis la mi-juin 2022, provoquant des inondations destructrices qui ont dévasté le pays alors que les rivières sont en crue à cause de la fonte accélérée des glaciers.
Les destructions sont considérables. Plus de 3 451 km de routes, 162 ponts, 170 commerces et 949 858 habitations ont été endommagés ou détruits à travers le Pakistan. Les dommages causés par les inondations sont évalués à plus de dix milliards de dollars. Dans les zones inondées, des habitants sont toujours pris au piège. Certains ont fait le choix de rester chez eux malgré le danger.
Des voix surgissent de nulle part dans les rues inondées
Dans la ville submergée de Khairpur Nathan Shah, des silhouettes apparaissent sur les toits au fur et à mesure que les sauveteurs en bateau pénètrent dans les rues transformées en rivières. Des voix surgissent de nulle part, il faut un certains temps aux sauveteurs pour déterminer l’endroit d’où elles proviennent.
Ceux-ci repèrent enfin des hommes au balcon des derniers étages non submergés d’un collège. « S’il vous plaît, venez ici, vous pouvez venir de ce côté », crient ces rescapés. « Nous ne pourrons pas nous approcher. Vous devrez nager jusqu’à nous », indique le sauveteur qui les sort de l’eau et leur dit aussi : « Faites attention, le sol est glissant car il y a de l’huile ici… ». Mais les hommes rétorquent : « Il y a tous les biens de l’école à l’intérieur. Les meubles, les ordinateurs, les tableaux. Nous sommes les gardiens, on doit veiller sur le matériel. »
« Aidez-nous »
Plus loin dans la ville, d’autres hommes sont dans l‘eau près d’une maison submergée. Ils flottent grâce à des jerricans vides qui leur servent de bouée: « Oh mon frère s’il vous plaît aidez-nous, disent-ils. Nous n’avons pas de nourriture ni d’eau, s’il vous plaît, aidez-nous ». « Nous n’en avons pas maintenant mais nous vous en apporterons lorsque l’on reviendra, lancent les sauveteurs ; depuis quand êtes-vous ici ? ». « Depuis le début des inondations », se plaignent les hommes dans l’eau.
« C’est dangereux, l’eau monte chaque jour et puis il y a des serpents », signalent les secouristes. Cependant, ces hommes refusent de quitter leur maison : « Qu’est-ce qu’on peut faire, toutes nos affaires sont dans la maison ; si on part elles seront volées ». Plus loin sur un toit, un homme brandit un pistolet. Il explique : « C’est pour les voleurs qui viennent ici la nuit ». Environ 200 personnes refusent de quitter leur maisons inondées à Khairpur Nathan Shah. (rfi.fr)