L’Etat islamique est en pleine expansion sur le continent africain.L’Etat islamique a annoncé, mercredi 30 novembre dans un élément sonore de près de 10 minutes de son porte-parole Abou Muhajir al Hachimi al Qourachi, la mort de son « calife ». Abou al Hassan al Hachimi Al Qourachi a été tué au cours d’un combat dont le lieu n’a pas été précisé, décrypte Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes.
D’origine irakienne comme Abou Bakr al Baghdadi, premier chef de l’Etat islamique tué par les Etats-Unis en octobre 2019, Abou al Hassan al Hachimi al Qourachi a remplacé son compatriote Abou Ibrahim al Hachimi al Qourachi après la mort, en février 2022, de ce dernier dans le nord de la Syrie lors d’une opération des forces spéciales américaines. Très discret comme son prédécesseur, Abou al Hassan al Hachimi al Qourachi est arrivé en février dernier, à la tête de l’Etat islamique, alors en pleine expansion dans le monde, particulièrement en Afrique où il compte sept « provinces », après avoir perdu du terrain dans la zone syro-irakienne d’où il a été proclamé en juin 2014.
En mars dernier, l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) qui était rattaché à la « province de l’Afrique occidentale », placée sous l’autorité d’un « wali » (gouverneur) nigérian a été promue province à part entière et revendique ses opérations sous le nom de l’Etat Islamique au Sahel (EIS). Depuis mars, l’EIS concentre ses actions dans le nord malien, entre les régions de Gao et de Ménaka, tuant plusieurs centaines de civils, indiquent des organisations de défense des droits humains.
Dans la même logique, la branche mozambicaine a été détachée de la province de l’Etat islamique en Afrique australe, dans laquelle elle évoluait sous la direction des Forces Démocratiques alliées (ADF), des islamistes radicaux ougandais, installés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans le nord du Nigeria, principalement dans le Bassin du Lac Tchad, l’État islamique en Afrique occidentale multiplie les assauts contre les forces armées nigérianes et tentent d’administrer des territoires.
Selon plusieurs experts, cette politique d’expansion décidée par le commandement central de l’organisation jihadiste sera poursuivie quel que soit le chef. Abou al Hassan al Hachimi al Qourachi est déjà remplacé par un « vétéran du jihad », Abou al Hussein al Husseini al Qourachi, a indiqué le porte-parole de l’État islamique appelant à « vouer allégeance » au nouveau « calife ». (Journal de Malabo)