Des sources américaines ont rapporté que les États-Unis avaient l’intention d’établir une base militaire industrielle au Maroc, à un moment où la Russie s’étend dans les pays africains. Parmi eux se trouve l’Algérie, où Moscou a exprimé la possibilité d’installer une base militaire.
Dans ce contexte, le professeur universitaire spécialisé dans les affaires stratégiques et militaires, Abderrahman Mekkaoui, a indiqué que « des informations provenant des États-Unis font état d’une réunion d’urgence du président américain Joe Biden avec le secrétaire d’État à la Défense Lloyd Austin afin de lui donner des instructions pour préparer un plan d’urgence portant sur l’installation d’une base industrielle militaire et logistique américaine au Maroc ».
Le ministre a également été invité « à faciliter les démarches juridiques et procédurales pour ce projet militaro-industriel », précise l’expert dans une déclaration à Hespress.
Le spécialiste des affaires stratégiques et militaires a expliqué que la zone dans laquelle cette base militaire devrait être implantée n’a pas encore été précisée, ajoutant qu’il y a des chances qu’elle soit située dan le nord du Maroc au niveau des bases militaires situées dans le bassin méditerranéen. Il a en ce sens souligné l’importance géostratégique de cet emplacement et le nombre d’hommes et d’armes qui s’y trouvent.
Pr Mekkaoui a également noté que « ces instructions urgentes du plus puissant pays du monde interviennent dans le sillage d’un rapport détaillé du directeur de la CIA, William Burns, sur l’expansion de l’influence de la Russie en Afrique, en particulier l’Algérie qui lui a accordé des facilités aériennes et maritimes et des installations terrestres ».
Ces facilités d’installation russe dénotent une tendance vers la construction d’une base logistique russe dans la wilaya de Tamanrasset, au sud de l’Algérie, pour faciliter son expansion au Mali, en Centrafrique et au Soudan, sans oublier les installations maritimes en mer Méditerranée et ouvrent la porte à la Russie de bénéficier de l’immense base appelée Mersa el-Kebir, près de la Wilaya d’Oran, a détaillé l’universitaire.
Par ailleurs, « les Russes tentent de rouvrir pour exploiter la base militaire française de missiles et d’expériences chimiques située à 50 kilomètres de la frontière marocaine », a ajouté l’expert ajoutant que « l’Algérie et la Russie ont essayé de tester certains missiles de longue portée, mais ces tentatives ont été contrecarrées par la France et les Etats-Unis ».
Outre la Russie, la Chine représente une source d’inquiétude pour les Etats-Unis dans la région, a poursuivi l’interlocuteur, expliquant qu’elle possède la plus grande base militaire à Djibouti, estimée à 12.000 soldats, et qu’elle est en train d’établir des bases militaires dans d’autres pays africains, notamment dans les pays du Sahel.
« Ce sont des nouvelles qui ont troublé les États-Unis, que ce soit dans les services de renseignement américains ou dans le département de la défense et c’est ce qui a poussé le président américain à donner des instructions strictes pour établir une base américaine au Maroc », a ajouté le professeur universitaire.
L’expert marocain a vanté les avantages d’un tel investissement militaire, affirmant qu’il comportera de nombreux retours encourageants et rentables pour les capitaux marocains puisque le secteur emploie des milliers de travailleurs.
« Cette opération aura des résultats importants et positifs, tant pour le Royaume que pour son armée, qui bénéficiera en termes géostratégiques, sans compter que la jeunesse marocaine pourra s’engager dans l’apprentissage et la maîtrise de ces technologies américaines« , a-t-il encore dit.
Pour conclure que les Etats-Unis avaient déjà établi plusieurs bases américaines au Maroc, notamment dans la banlieue de Casablanca et d’autres bases aériennes à Kénitra et Benslimane, et « la fermeture de ces bases était une erreur stratégique parce que la situation mondiale nécessite l’établissement de telles bases pour faire circuler l’industrie américaine dans les pays alliés ». (Hespress)