samedi, novembre 23, 2024
AccueilAFRIQUELa crise alimentaire s'aggrave dans la corne de l'Afrique

La crise alimentaire s’aggrave dans la corne de l’Afrique

La corne de l’Afrique vit une crise alimentaire due au changement climatique qui s’intensifie. Les populations de cette région sont proies à une insécurité alimentaire aigüe. De nombreuses familles ont été déplacées. Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme.

Les pays de la corne de l’Afrique sont proies à une sècheresse historique. Du sud de l’Ethiopie au nord du Kenya en passant par la Somalie, 22 millions de personnes sont menacées par la faim.

La sécheresse actuelle est causée par un enchaînement de cinq saisons des pluies défaillantes depuis fin 2020, du jamais vu depuis au moins 40 ans.

En manque d’eau, de lait et de nourriture, vivant souvent dans des conditions insalubres, les plus jeunes se retrouvent considérablement affaiblis, leur organisme rendu plus vulnérable aux maladies et leur croissance altérée sur le long terme.

« En raison de la sécheresse, mon enfant n’a pas bénéficié d’un service médical approprié. Nous étions trop occupés à faire face à la sécheresse, à sauver le bétail et à penser à la survie de la famille. Tous ces problèmes ont détérioré l’état de mon enfant, » explique Dhool Ali Duale.

Selon l’Unicef, près de deux millions d’enfants à travers la Corne de l’Afrique « ont besoin d’un traitement urgent contre la malnutrition aiguë sévère, la forme la plus mortelle de la faim ».

L’organisation onusienne estimait en septembre que 730 enfants étaient morts entre janvier et juillet 2022 dans des centres de nutrition en Somalie, un chiffre qu’elle jugeait probablement inférieur à la réalité.

Accompagnant leurs familles déplacées ou envoyés quotidiennement à la recherche de nourriture, 2,7 millions d’enfants ont par ailleurs quitté l’école et quatre millions d’autres risquent d’abandonner leur scolarité.

La Somalie est le pays le plus sévèrement touché, avec plus de la moitié de sa population affectée mais Pour l’instant aucune famine n’a été officiellement déclarée.

« Quand la mère est malnutrie, elle peut donner naissance à un enfant malnutri. Et même après la naissance, la malnutrition peut impacter la production de lait mammaire, » raconte Abdulahi Muhammud, directeur médical de l’hôpital de Gode

Aggravée par les répercussions de la guerre en Ukraine, cette crise alimentaire devrait empirer dans les mois à venir, selon les organisations humanitaires.

Une sécheresse interminable

La Corne de l’Afrique est une des régions les plus durement touchées par le changement climatique.

Depuis 2016, huit des treize saisons des pluies ont été inférieures à la normale, selon les données du Centre d’étude des risques climatiques (Climate Hazards Centre), organisme de référence qui regroupe notamment des universitaires et le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (Fews).

La dernière famine dans la région, qui avait fait 260.000 morts dont la moitié d’enfants de moins de six ans en Somalie en 2011, avait résulté de deux saisons des pluies insuffisantes consécutives.

À travers la Corne de l’Afrique, les cultures, déjà ravagées par une invasion de criquets, ont été anéanties et les troupeaux, en manque d’eau et de pâturages, décimés. Plus de 9,5 millions de têtes de bétail sont mortes, estimait le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha) en novembre.

Appels aux financements

« Il n’y a pas de fin en vue pour la crise de la faim », estime le directeur de l’ONG Save The Children pour l’Ethiopie, Xavier Joubert: « Les besoins sont devenus énormes. Des fonds supplémentaires sont désespérément nécessaires ».

Aujourd’hui, seuls 55,8% des 5,9 milliards de dollars réclamés par l’ONU pour pallier cette crise en 2023 ont été financés.

En 2017, une mobilisation humanitaire précoce avait permis d’éviter une famine en Somalie. (AFP)

ARTICLES LIÉS
- Advertisment -

Les plus populaire

Commentaires récents