Six mille hectares de forêt vont être reboisés dans la région du Cavally, sur trois ans, dans le cadre de la mise en œuvre du projet Gestion durable des forêts par l’approche protection-production-inclusion (PPI), à l’initiative du département café de l’OFI (Olam-Food-Ingredients), selon le chef de projet, Philippe Kouakou Kouamé, à l’occasion du lancement du projet pilote, à la salle des fêtes du conseil régional, mercredi 08 février 2023.
«Ce projet vise à faire une production responsable du café et relancer la filière par le biais de l’agroforesterie prenant en compte tous les aspects de la durabilité relativement à la dimension environnementale, sociale et économique, mais aussi de protection de l’environnement parce qu’aujourd’hui, le réchauffement climatique sévit, en sachant que 80% de la forêt vierge ivoirienne est détruite», a expliqué M. Kouakou. Il a souligné que des campagnes de sensibilisation et d’information seront menées auprès des populations riveraines pour la protection, notamment dans le paysage du Parc nationale de TaÏ, afin que cette aire protégée soit préservée.
Selon lui, la région du Cavally a été choisie pour le projet pilote parce que plus de 75% des plantations de café sont vieillissantes, ce qui a fait chuter leur productivité dans cette zone (Ouest), jadis grande productrice de café en Côte d’Ivoire. La filière café est en décadence, de 400.000 tonnes dans les années 80, la production est évalué aujourd’hui à moins de 100.000 tonnes, indique-t-on.
«Il y aura la formation des producteurs sur les bonnes pratiques agricoles, environnementales et sociales. Suivra la distribution de plants de café à haut rendement de l’ordre de deux tonnes à l’hectare, qui rentre en production au bout d’un an à 18 mois. Ce qui permettra aux producteurs de vite gagner de l’argent», a fait savoir le chef du projet. Avant de soutenir que le café est en perdition, les efforts pour relever la filière sont difficiles, l’OFI avec des partenaires s’efforcent à aider à sa relance, le café étant un important produit, mondialement, le réveiller pour qu’il participe au développement du pays, ayant été à la base du miracle économique ivoirien des années 70.
Philippe Kouakou Kouamé a assuré, par ailleurs, que le projet prend également en compte 1000 femmes des producteurs bénéficiaires, qui seront organisées en groupements de femmes, et formées pour la diversification des produits, en leur octroyant des semences de riz, maïs (…) pour leur permettre de s’autonomiser. En plus, leurs productions seront transformées sur place pour qu’il y ait de la valeur ajoutée, et elles seront aidées dans la commercialisation.
Ont participé au lancement de ce projet, toutes les parties prenantes et composantes du développement local de Guiglo, notamment les autorités préfectorales, la direction régionale de l’Agriculture, le GIZ, le conseil régional, le conseil café-cacao, les Eaux et forêts, les coopératives, l’OIPR, l’UNACOOPEC-CI, l’OFI et son partenaire financier IDH (Initiative pour le commerce durable), etc. Le slogan étant « Ensemble pour la protection et la restauration des forêts ivoiriennes ». (AIP)