dimanche, novembre 24, 2024
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États-Unis. La bataille est lancée pour la nomination d’un nouveau juge à la Cour suprême

Après le décès de Ruth Bader Ginsberg, il y a désormais un siège à prendre à la Cour suprême et les républicains veulent y nommer un juge conservateur, ancrant encore plus l’institution à droite. Donald trump a annoncé qu’il proposerait rapidement un nom. Une nomination dénoncée par les démocrates, à moins de deux mois de la présidentielle.

En 2016, le chef de la majorité républicaine au Sénat avait empêché Barack Obama de nommer un juge à la Cour suprême à dix mois de la présidentielle, arguant qu’il fallait attendre l’arrivée d’un nouveau président.

Aujourd’hui, le même Mitch McConnell dit être prêt à soutenir la nomination d’un successeur à Ruth Bader Ginsberg. Il estime que la situation n’est pas la même aujourd’hui étant donné que la majorité au Sénat et l’actuel président sont du même parti politique.

En principe, la nomination d’un nouveau magistrat dure entre 40 et 70 jours. L’élection présidentielle est dans 45 jours. Ce qui voudrait dire que le Sénat pourrait passer en force juste avant l’investiture du nouveau président, le 20 janvier prochain.

En tout cas, Mitch McConnell a envoyé un courrier aux sénateurs républicains leur disant de se tenir prêts, même si trois d’entre eux s’étaient dits contre une telle procédure.

Et Donald Trump ce samedi matin, a confirmé qu’ils allaient vers une nomination. « C’est une obligation et il faut agir sans perdre de temps », a tweeté le président.

Le président a bien sûr conscience que la nomination d’un troisième juge conservateur à la Cour suprême renforcera son soutien auprès de l’électorat conservateur. Un avantage crucial pour sa victoire.

Une position qui provoque l’indignation du côté des démocrates qui estiment que ce devrait être au président élu en novembre de nommer un nouveau juge.

♦ Trump peut-il obtenir un vote au Sénat ?

Le président américain veut s’emparer de cette nomination pour galvaniser son électorat mais il va se heurter au Sénat des États-Unis contrôlé par les républicains, certes, mais qui ne sont pas tous sur la même ligne.

♦ Un pari risqué

Le spécialiste des États-Unis Lauric Henneton met aussi en garde contre  l’électorat indépendant. Selon lui le président américain prend le risque de braquer les indécis et ils vont peser lourd dans la balance le 3 novembre.

Pour Lauric Henneton, la présidentielle est déjà archi-polarisée entre l’électorat conservateur et le camp anti-Trump.

♦ Qui pour remplacer Ruth Bader Ginsberg ? 

« Ce sera probablement une femme », a déclaré Donald Trump dans la nuit de samedi à dimanche. Le président américain va faire son choix au sein d’une liste déjà publiée par la Maison Blanche et mise à jour il y a à peine dix jours.

Sur ces 45 profils, on compte une douzaine de femmes toutes étiquetées à droite. D’après la presse américaine, il y a une favorite, elle s’appelle Amy Coney Barrett, elle a 48 ans et travaille à Chicago en tant que juge  fédérale. Promue à ce poste par Donald Trump il y a trois ans, elle a la particularité d’avoir secondé le magistrat Antonin Scalia, ancien membre de la Cour suprême et catholique traditionaliste.

Il y a aussi l’avocate Britt Grant, diplômée de Standford, passée par la Maison Blanche sous Georges W. Bush. Elle exerce depuis 2018 à la Cour d’appel fédérale d’Atlanta aux côtés d’une autre candidate au poste : Barbara Lagoa qui fut en son temps la première femme d’origine hispanique nommée à la Cour suprême de Floride. 

Impossible à ce stade de dire qui l’emportera, mais une chose est certaine, si Donald Trump parvient à obtenir le vote du Sénat avant la présidentielle, l’équilibre de la Cour suprême sera profondément modifié avec un total de six juges conservateurs contre trois progressistes.

Reportage : Forte émotion à New York

Les hommages à Ruth Bader Ginsberg continuent, relate notre correspondante Loubna Anaki. La magistrate était un icône pour de nombreux Américains en raison de son combat pour les droits civiques et la justice. Depuis son décès, de nombreuses personnes se sont rassemblées devant la Cour suprême à Washington, déposant des fleurs, des bougies pour lui rendre hommage. À New York, sa ville natale, beaucoup saluent le travail qu’elle a accompli durant ses 27 ans à la Cour suprême.

À Brooklyn, où Ruth Bader Ginsberg est née, nombreux sont ceux qui se disent dévastés par la mort de la magistrate. Pour beaucoup, elle représentait un rempart contre le basculement à droite de la Cour suprême.

« C’est une triste journée. Elle a tellement fait pour la communauté LGBTQ. Avec elle, on avait une voix, une sœur à la Cour », réagit un homme. « Elle a mené une vie incroyable. En tant qu’homme, je ne peux pas en parler, mais ce qu’elle a fait pour les droits des femmes est exceptionnel », renchérit un autre.

Et même ceux qui disent ne pas partager ses convictions politiques lui rendent hommage. « Quand on perd quelqu’un qui a tant fait pour le pays. Elle était au service du pays et elle mérite le plus grand respect, peu importe nos convictions », commente une femme.

Une fois les hommages passés, certains confient désormais être inquiets de la suite et la nomination d’un successeur.

« Je ne fais pas confiance aux républicains. Ils ne laissent même pas le temps du deuil. Dès l’annonce de sa mort, ils ont aussitôt fait savoir qu’ils allaient nommer un nouveau juge. C’est terrible. »

« Les républicains vont choisir quelqu’un de jeune. Quelqu’un qui pourra rester à la Cour pour 40, 50, 60 ans. Ça va être un retour en arrière énorme. »

Et pour rendre hommage à Ruth Bader Ginsberg, le gouverneur de New York a annoncé qu’une statue allait être érigée en son honneur. (Rfi.fr)

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