Les attaques contre les travailleurs humanitaires se sont multipliées ces derniers mois dans l’est du pays. La situation devient de plus en plus inquiétante alors que les besoins humanitaires augmentent dans la région.
Le dernier incident sécuritaire documenté s’est produit lundi 21 septembre près de Sange, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo. Un convoi humanitaire a été ciblé. Le premier véhicule a été attaqué. Trois de ses passagers ont été kidnappés. Le second véhicule du convoi a réussi à faire demi-tour.
Plus tôt, le 16 septembre, un employé de l’organisation non gouvernementale World Vision a été tué. Le convoi dans lequel il se trouvait a été pris pour cible par des hommes armés non identifiés. Deux jours plus tard, le 18 septembre, trois agents de l’organisation Caritas ont été kidnappés à une dizaine de kilomètres de la ville de Bunia. Au mois de juin, une expatriée américaine travaillant pour Médecins sans frontières était également prise en otage pendant plusieurs jours.
Multiplication des enlèvements
Depuis trois ans, les chiffres sont restés stables avec en moyenne un incident sécuritaire par mois pour l’ensemble des deux provinces du Kivu. Ce qui change, d’après le baromètre sécuritaire du Kivu, un projet conjointement géré par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New York, c’est la nature de ces incidents.
En 2018, on notait essentiellement des vols et des braquages. Aujourd’hui, la nouvelle tendance se caractérise par des enlèvements. En 2018, seulement deux kidnappings ont été recensés. Les chiffres ont ensuite grimpé. En 2019, c’était cinq et en 2020, déjà sept cas ont été recensés, d’après les chiffres du baromètre sécuritaire du Kivu. Et l’année n’est pas encore finie.
Cette année, les attaques se concentrent dans la province du Sud-Kivu. Elles sont attribuées pour la plupart aux miliciens Maï-Maï. Certaines ONG estiment que la crise économique accentuée par les mesures prises pour stopper la propagation du coronavirus serait l’une des raisons de cette montée de la violence. Les frontières fermées, les miliciens n’auraient plus beaucoup de marge de manœuvres.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) s’est dit très inquiet étant donné que le pays reste confronté à une crise humanitaire très complexe. Rien que cette année, plus de 9,2 millions de personnes sont ciblées par la réponse humanitaire. (Rfi.fr)