Assimi Goïta à la source d’Africa Corps à Moscou

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Le général-président malien poursuit une visite officielle au cours de laquelle il doit rencontrer Vladimir Poutine. Les « liens de coopération » évoqués concernent bien sûr la sécurité, mais aussi l’énergie ou le transport. Les chefs d’État de la confédération de l’Alliance des États du Sahel sortent peu de leur pays, double situation sécuritaire oblige. Primo, les actions aussi inopinées que persistantes des groupes armés terroristes invitent à être opérationnel, en permanence, sur le théâtre des hostilités. Secundo, les textes dits saints suggèrent que ceux qui vivent par la kalachnikov – « l’épée » en version originale – doivent se garder de tourner le dos. Parmi les rares nations qui obtiennent l’honneur d’un déplacement de chef de junte figure évidemment le pilier central de l’actuelle orientation diplomatique et sécuritaire malienne.

C’est donc à Moscou que le président de la transition malienne a atterri ce 22 juin. Celui qui voit se profiler un prochain quinquennat lui garantissant déjà une décennie de pouvoir est reçu en grande pompe. La visite est dite « officielle de haut niveau ». Le général d’armée a été accueilli par les autorités russes avec les honneurs d’État et devrait être reçu par le très sollicité Vladimir Poutine. Une « importante » délégation malienne picorée dans le gouvernement comme dans le Conseil national de transition (CNT) accompagne logiquement Assimi Goïta.

Opérations conjointes

Cette deuxième visite en Russie du chef d’État malien, après le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg en juillet 2023, illustre l’institutionnalisation de la présence militaire russe au Mali incarnée, sur le terrain, par Africa Corps qui a récemment pris le relais du groupe Wagner. En effet, cette unité qui dépend du ministère russe de la Défense est plus liée aux autorités russes que le groupe paramilitaire de feu Evgueni Prigojine.

Au Mali plus qu’ailleurs, les récentes opérations militaires conjointes sont visibles et le vice-ministre russe de la Défense, le général Iounous-bek Evkourov, ne cesse de s’afficher sur le terrain sahélien.

Souveraineté dans la coopération russe

Les communiqués officiels sur la visite de Goïta insistent sur le fait que la dynamique de renforcement du partenariat stratégique entre Bamako et Moscou ne se limite pas à l’intensification de la coopération militaire. À ce dossier s’ajoutent des rencontres autour de l’économie, l’énergie, le transport et la formation technique.

Sera notamment évoqué le projet de raffinerie industrielle d’or à Bamako, structure dont l’État malien détient 62 % du capital. Le raffinage de l’or sera effectué en partenariat avec la société russe Yadran. Spécialisée dans l’extraction du métal précieux, l’entreprise minière russe Nordgold est déjà présente sur plusieurs sites maliens. Le secteur aurifère constitue une priorité des réformes économiques engagées par le gouvernement de transition, toujours dans la double logique de diversification des partenariats internationaux et de souveraineté nationale.

Assimi Goïta à la source d’Africa Corps à Moscou