La commission de discipline a tranché. Plus de deux semaines après un très houleux clasico entre le PSG et l’OM, l’instance a décidé de relaxer le Parisien Neymar et le Marseillais Alvaro Gonzalez. Le premier accusait le deuxième d’insultes racistes, estimant avoir été traité de « singe » (mono en espagnol).
Sur la foi d’images captées par la télévision, le Brésilien était également soupçonné d’avoir insulté le Japonais Hiroki Sakai. Mais la commission de discipline ne s’est pas saisie de cet épisode, se consacrant à l’échange de la 36e minute entre Neymar et Alvaro.
Si la commission de discipline de la Ligue (LFP) a décidé de relaxer Neymar et Alvaro Gonzalez, c’est parce qu’elle ne possédait « aucun élément objectif pour entrer en voie de sanction disciplinaire », argumente-t-elle. « Après instruction du dossier, audition des joueurs et des représentants des clubs, la commission constate qu’elle ne dispose pas d’éléments suffisamment probants lui permettant d’établir la matérialité des faits de propos à caractère discriminatoire du joueur Alvaro Gonzalez à l’encontre de Neymar ni de Neymar à l’encontre d’Alvaro Gonzalez », indique ainsi la LFP dans un communiqué.
Sébastien Deneux, le président de la commission, a expliqué ce mercredi soir que ses membres avaient en effet manqué d’éléments incontestables pour faire toute la lumière sur l’action de la 36e minute au cours de laquelle le Neymar avait indiqué avoir été traité de « singe » par Alvaro Gonzalez, lors de PSG-OM. Pour démêler le vrai du faux, Michel Martin, l’enquêteur mandaté par la Ligue, a auditionné les joueurs et a eu recours à un expert en lecture labiale.
« Les experts entre eux n’étaient pas pleinement en ligne »
« Les déclarations contraires des joueurs ne permettaient d’établir de manière claire, nette et précise les propos échangés, a indiqué Sébastien Deneux. Nous avons également constaté que les conclusions de l’expert (NDLR : en lecture labiale) étaient trop aléatoires et ne constituaient pas un élément suffisamment tangible pour permettre à la commission de sanctionner. Il n’y avait pas de corrélation entre les déclarations des joueurs et les conclusions de l’expert qui précisait bien que la technique de l’expertise n’est fiable qu’à concurrence de 30 %. Ce qui laisse une place au doute. »
Ce doute a donc profité aux deux joueurs. De la même manière, les images et les décryptages fournis par les deux clubs « entraient aussi en contradiction avec les expertises diligentées par la Ligue ». « Les experts entre eux n’étaient pas pleinement en ligne, c’est le moins qu’on puisse dire », constate Sébastien Deneux.
Dans la soirée, l’Olympique de Marseille s’est en tout cas dit satisfait de cette décision. Le club réaffirme qu’« Alvaro Gonzalez n’est pas raciste » et que « toute accusation portée à son encontre sur ce sujet est injuste et infondée. L’Olympique de Marseille est et restera le club de l’antiracisme ».(LeParisien)