Le gouvernement espagnol évoque une explosion « inquiétante » des cas de Covid-19. Après un long bras de fer avec les autorités locales, il a décidé de boucler la ville de Madrid, a annoncé l’exécutif mercredi 30 septembre. Le décret préparé par le ministère de la Santé prévoit en particulier d’étendre à toute la capitale les mesures déjà en vigueur depuis une semaine dans les zones de la région les plus touchées par le virus et donc d’interdire à tous les habitants de Madrid d’entrer ou de sortir de la ville sauf notamment pour aller travailler, chez le médecin ou emmener les enfants à l’école.
Il ne s’agit donc pas d’un confinement strict comme l’Espagne a pu le connaître au printemps.
Plus d’un million de personnes vivant dans les zones les plus touchées de Madrid et de sa région sont déjà concernées par ces restrictions. Il leur est interdit de sortir de leur quartier sauf pour les raisons de première nécessité, mais elles peuvent en revanche circuler librement dans leur quartier, où les parcs sont fermés et où les restaurants et bars ont vu leur capacité d’accueil réduite.
Une annonce rejetée par les autorités locales
L’exécutif régional madrilène a immédiatement rejeté cette annonce du gouvernement central. L’accord n’est « pas valide juridiquement », s’est ainsi empressé d’indiquer le responsable de la Santé de la région, Enrique Ruiz. Escudero, dont l’exécutif était pourtant parvenu mardi soir à un accord de principe avec l’Etat.
Or, malgré le refus de Madrid et d’autres régions, ces mesures « doivent être effectives » une fois le décret publié au Journal officiel « dans les prochains jours », a assuré le ministre de la Santé Salvador Illa. « Je n’envisage pas » que la région de Madrid puisse ne pas les appliquer, a-t-il dit, en qualifiant la situation de « complexe et inquiétante » dans une région qui représente 43,7% des nouveaux cas du pays.
Outre la capitale et ses trois millions d’habitants, neuf communes de la périphérie doivent être concernées par ces restrictions car elles remplissent les trois critères requis : un taux de contamination supérieur à 500 pour 100 000 habitants sur les deux dernières semaines, un taux d’occupation des unités de soins intensifs supérieur à 35% et un taux de positivité aux tests de dépistage PCR supérieur à 10%.