Des échauffourées ont eu lieu lundi matin à Abidjan entre les forces de l’ordre et des étudiants en grève qui manifestent à l’appel du puissant syndicat Fesci, proche de l’opposition, pour protester contre des frais scolaires et universitaires à moins de deux semaines de la présidentielle du 31 octobre, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les jeunes ont incendié au moins un bus de ville et deux voitures dans le quartier de Rivera 2, a constaté un journaliste de l’AFP.
Forces de l’ordre et manifestants, qui barraient parfois des axes routiers, se sont affrontés à plusieurs endroits du quartier de Cocody, qui accueille l’université Félix Houphouët-Boigny.
« Merci ADO! » (le président Alassane Dramane Ouattara), a notamment crié un jeune lors d’un tir de grenade lacrymogène.
Officiellement, les leaders de la Fesci, (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) assurent que ce mouvement « n’a rien de politique ». Nous protestons contre les +Coges+ qui datent d’il y a longtemps », a affirmé à l’AFP Herman Boli, membre de la Fesci.
Les +Coges+, Comité de gestion des établissements scolaires, réclament à chaque rentrée des cotisations aux étudiants et élèves pour gérer les bâtiments, matériel scolaire et dossiers.
« Normalement l’école et l’université sont gratuites. Nous sommes contre cette arnaque des Coges », a-t-il ajouté
Ces sommes réclamées en plus des droits d’inscription peuvent varier entre 5.000 francs CFA (7,5 euros,) dans des établissements scolaires en brousse à 200.000 CFA (300 euros) dans des établissements publics et privés supérieurs.
Des manifestations sur le même sujet avaient déjà eu lieu en 2018 notamment.
Toutefois, celles-ci surviennent alors que l’opposition a appelé à la « désobéissance civile » et au boycott du « processus électoral » pour protester contre la candidature du président Ouattara à un 3e mandat controversé et demander la réforme du Conseil constitutionnel et de la commission électorale.
La Fesci, puissant syndicat proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, est souvent à l’origine de manifestations parfois violentes.
Créée en 1990 à l’avènement du multipartisme, la Fesci, vue comme une milice par ses plus farouches détracteurs, a été accusée par des ONG nationales et internationales de violences à l’égard des opposants de M. Gbagbo, ainsi que de racket en milieu étudiant. Ce que démentent formellement les responsables de la Fesci. (Afp)