Le ministre de l’Éducation nationale était l’invité de Jean-Jacques Bourdin ce mardi 20 octobre sur RMC. Il est revenu sur l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine et a annoncé que Samuel Paty recevrait la Légion d’honneur.
« Samuel Paty recevra la Légion d’honneur et sera fait Commandeur des Palmes Académiques. » C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer mardi 20 octobre, lors de l’émission Bourdin direct, à la veille d’un hommage national pour Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné vendredi 16 octobre dans un attentat terroriste à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
« Ce qui se joue derrière cet assassinat doit être expliqué aux enfants », a affirmé le ministre. Une minute de silence sera observée dans tous les collèges et les lycées le 2 novembre, lors de la rentrée scolaire et des débats, avec pourquoi pas des intervenants extérieurs, pourront être organisés.
Et s’il y a des manifestations, des protestations, pendant la minute de silence, les élèves seront sanctionnés, a déclaré le ministre, rappelant que cela avait eu lieu au moment des attentats de Charlie Hebdo.
Il a eu un soutien institutionnel
Le ministre de l’Éducation nationale est revenu sur l’avancée de l’enquête sur l’assassinat de Samuel Paty. Il a eu un soutien institutionnel, a assuré le ministre. La première affaire est relativement anodine, l’enseignant a eu le soutien de sa hiérarchie, et cette affaire est résolue a-t-il expliqué en référence au moment où Samuel Paty avait montré des caricatures de Mahomet en classe et à la polémique qui s’en était suivie.
C’est ce qui s’est passé ensuite qui a conduit à ce drame, a souligné Jean-Michel Blanquer.Le lendemain du cours, le 6 octobre, une mère de famille a accusé Samuel Paty de discrimination, au motif que sa fille avait été mise à l’écart dans le couloir sous prétexte qu’elle était musulmane. Le professeur avait en effet prévenu les élèves de confession musulmane qu’ils pouvaient quitter la salle ou détourner le regard s’ils pensaient être choqués. La cheffe d’établissement aurait alors demandé à Samuel Paty de rencontrer la mère de l’élève et de s’excuser s’il avait été maladroit.
Mais le père de la jeune fille avait ensuite été reçu par la chef d’établissement, ainsi que Abdelakhim Sefrioui. Tous deux, sur les réseaux sociaux, appelaient à la mobilisation et traitaient Samuel Paty de voyou.
Ces gens-là sont des menteurs, ne nous laissons pas manipuler, a clamé le ministre.
Quant à savoir si Samuel Paty aurait dû bénéficier d’une protection policière, ce sera à l’enquête de le déterminer.
Hors de question de s’autocensurer
Jean-Michel Blanquer est par ailleurs revenu sur la question de la laïcité et du civisme.
L’engagement civique des élèves sera récompensé de points supplémentaires au brevet, a déclaré Jean-Michel Blanquer, en prenant l’exemple d’un enfant qui aiderait une personne âgée.
Il est ensuite revenu sur la question des caricatures.
Cela doit être normal de montrer les caricatures de Mahomet, il est hors de question de s’autocensurer, a tonné le ministre, tout en confiant qu’il n’était pas non plus question d’en faire l’alpha et l’oméga et de les montrer de partout à la rentrée.
On doit combattre la peur, a conclu le ministre de l’Éducation nationale. (OuestFrance)