dimanche, novembre 24, 2024
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Iran. L’avocate Nasrin Sotoudeh transférée à une prison hors de la capitale

L’avocate iranienne et défenseur des droits humains Nasrin Sotoudeh, condamnée à 12 ans d’emprisonnement en 2019, a été transférée de la prison d’Evine à une autre en dehors de Téhéran, a-t-on appris mercredi auprès de son mari et de médias iraniens.

Son époux, Reza Khandan, a indiqué à l’AFP qu’il était prévu que Mme Sotoudeh, 57 ans, soit transférée à l’hôpital et non pas dans une autre prison, « éloignée et où les conditions sanitaires sont déplorables » notamment concernant le nouveau coronavirus.

« Nasrin m’as appelé hier (mardi) pour m’annoncer qu’ils l’ont transférée directement (de la prison d’Evine) à celle de Qarchak » située à plus de 30 km au sud de la capitale, a-t-il dit.

« Nous nous attendions à ce qu’elle soit envoyée à l’hôpital pour une angiographie » par décision de « la commission médicale de la prison d’Evine », a ajouté M. Khandan.

M. Khandan avait indiqué le 27 septembre que son épouse avait mis fin à plus de 45 jours de grève de la faim en raison de problèmes de santé.

Co-lauréate 2012 du prix Sakharov décerné par le Parlement européen, Mme Sotoudeh a été condamnée en 2019 à douze ans de prison, après avoir défendu une femme arrêtée pour avoir manifesté contre l’obligation faite aux Iraniennes de porter le voile.

La militante iranienne était incarcérée dans la prison d’Evine au nord de Téhéran, avec d’autres prisonniers politiques, dont la chercheuse française Fariba Adelkhah, relâchée début octobre avec un bracelet électronique.

Depuis mars, plus de 100.000 détenus iraniens ont bénéficié de permissions de sortie ou remises de peine afin de limiter la propagation de la maladie Covid-19 dans les prisons.

La pandémie a fait en Iran plus de 31.000 morts sur près de 540.000 personnes infectées, selon les chiffres officiels publiés mardi.

Un communiqué des centres pénitentiaires de Téhéran a affirmé mardi que Mme Sotoudeh, « récemment condamnée à 12 ans de prison » pour « un délit public », avait été transférée à la prison pour femmes Qarchak.

« Si elle a commis un délit public, pourquoi a-t-elle été jugée par le tribunal révolutionnaire ? », a demandé M. Khandan.

Formé après la Révolution islamique en 1979, le tribunal révolutionnaire juge notamment les cas de « complot contre la République islamique », selon la loi iranienne.

La chercheuse anglo-australienne Kylie Moore-Gilbert, qui purge une peine de dix ans pour espionnage, accusation qu’elle a toujours niée, a été également transférée de la prison d’Evine à celle de Qarchak en juillet, selon les médias iraniens. (LePoint)

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