samedi, novembre 23, 2024
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ÉGYPTE. Le président Sissi cède avant le tapis rouge à Paris

À la veille de sa visite en France, sous la pression internationale, le président égyptien a fait libérer trois militants des droits humains.

La pression internationale risquait de gâcher la fête que constitue pour tout président autoritaire une visite d’État dans un pays respectueux des droits qu’il foule aux pieds dans son pays. Trois jours avant son arrivée à Paris, le maréchal et président Abdelfattah al-Sissi a donc fait libérer les trois responsables de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels. L’ONG égyptienne est saluée depuis vingt ans pour la qualité de son travail en faveur des droits humains, au point de recevoir neuf ambassadeurs européens, dont le français, le 3 novembre au Caire.

Conséquence ? Les arrestations successives de Mohamed Bachir, Karim Enanarah et Gasser Abdelrazek, poursuivis pour  diffusion de fausses nouvelles , une banalité dans l’Égypte verrouillée de Sissi, mais aussi pour  collusion avec un groupe terroriste , accusation risible mais passible de la peine de mort, dans un pays où cinquante-sept exécutions ont eu lieu en deux mois.

La mobilisation d’une vingtaine d’organisations, dont la FIDH, Amnesty International et Human Rights Watch, notamment dans les pays anglo-saxons, a payé. Les trois détenus risquaient de polluer les entretiens, lundi 7 décembre, entre le président égyptien et Emmanuel Macron.

Élu président en 2014, un an après la destitution par l’armée du président islamiste Morsi, réélu en 2018 dans des conditions contestables, Sissi est à la tête d’un régime ultra-répressif. On dénombre des dizaines de milliers de détenus politiques, islamistes bien sûr, mais aussi libéraux et démocrates.

La France reste sur la ligne, portée par Jean-Yves Le Drian, déjà sous la présidence Hollande. Malgré des  désaccords  sur les droits humains, l’Égypte est  un partenaire stratégique  au Moyen-Orient, un partenaire commercial aussi à qui la France a vendu vingt-quatre Rafale et deux porte-hélicoptères pas livrés à Poutine à cause de l’invasion de l’Ukraine…

Sissi joue avec succès la carte que jouait déjà son prédécesseur Moubarak :  C’est moi ou le péril islamiste . Avec toutes les ambiguïtés que cela comporte, incarnées par les théologiens ultraconservateurs d’al-Azhar, soutiens du régime, qui critiquent violemment la laïcité à la française et la publication des caricatures de Mahomet. (OuestFrance)

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