samedi, novembre 30, 2024
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AFGHANISTAN. Une présentatrice de télévision tuée par balles

Une présentatrice de télévision et activiste a été tuée par balles avec son chauffeur jeudi à Jalalabad (est), a-t-on appris de source officielle, ce qui constitue le troisième meurtre d’un journaliste en Afghanistan depuis le début novembre.

« A 07h10 ce matin (02h40 GMT jeudi), des hommes armés non identifiés ont abattu la journaliste et activiste Malalai Maiwand ainsi que son chauffeur » à Jalalabad, a déclaré à l’AFP Attaullah Khogyani, porte-parole du gouverneur de la province du Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale.

Mme Maiwand se rendait aux bureaux de la chaîne de télévision privée Enekaas TV, pour laquelle elle travaillait, quand l’attaque a eu lieu, a-t-il précisé. Ces informations ont été confirmées par Engineer Zalmai, le directeur d’Enekaas.

Sa mère, elle-même une activiste, avait été tuée par des hommes armés inconnus il y a cinq ans. Mme Maiwand s’était par le passé exprimée sur les difficultés d’être une femme journaliste dans une société afghane très patriarcale et conservatrice.

Les attaques ciblées visant des personnalités – journalistes, hommes politiques ou religieux, défenseurs des droits de l’homme – ont augmenté ces derniers mois, malgré les pourparlers de paix en cours à Doha entre le gouvernement afghan et les talibans.

Il s’agit du troisième meurtre d’un journaliste afghan depuis le début novembre.

Aliyas Dayee, 33 ans, qui travaillait pour Radio Liberty, un média financé par les États-Unis, est mort le 12 novembre dans l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture à Lashkar Gah (sud).

Il avait été menacé par les talibans, qui lui reprochaient sa couverture de leurs opérations, a rapporté Human Rights Watch (HRW).

Le 7 novembre, Yama Siawash, un ancien présentateur de télévision, avait également été tué à Kaboul dans les mêmes circonstances.

Les attaques ciblées dans le pays sont rarement revendiquées, et le meurtre de Mme Maiwand ne l’a pour l’instant pas été.

Il a suscité une vague de condamnations. « Qui a un problème avec les femmes dans la société afghane », s’est demandée sur Twitter Fatima Murchal, la porte-parole adjointe du président Ashraf Ghani. « Ces lâches coupables ne seront pas pardonnés, même après la paix », a-t-elle ajouté.

La vie quotidienne des femmes afghanes s’est améliorée par rapport à ce qu’elles ont connu sous le régime des talibans, au pouvoir de 1996 à 2001, mais selon l’ONU elles restent les victimes d’une violence généralisée.

Le Comité pour la protection des journalistes afghans (AJSC) a estimé que le niveau actuel de violence à l’égard des journalistes menaçait d’annuler les progrès enregistrés ces dernières années pour les médias.

« Si les meurtres de journalistes ne s’arrêtent pas, l’Afghanistan perdra l’une de ses plus grandes réussites qui est la liberté de la presse », a-t-il déclaré sur Twitter, tout en appelant à une enquête sur la mort de Mme Maiwand.

Située à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Pakistan, la ville de Jalalabad est souvent le théâtre d’attaques sanglantes.

La province du Nangarhar abrite de nombreux groupes jihadistes, dont les talibans et le groupe État islamique.

Les violences continuent de ravager l’Afghanistan, malgré les pourparlers de paix qui ont débuté le 12 septembre à Doha et avancent lentement. Les deux camps ont annoncé au début décembre un accord fixant le cadre des discussions. (LePoint)

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