Les autorités accusent les opérateurs boursiers de spéculer sur la monnaie nationale et de provoquer son effondrement. Depuis deux ans, la situation économique s’est à nouveau dégradée dans le pays avec une dépréciation du dollar zimbabwéen, une inflation galopante et un retour des pénuries en tout genre.
La devise nationale ne cesse de chuter. Le mois dernier, un dollar américain s’échangeait 25 dollars zimbabwéens, et au 29 juin, il s’échange désormais plus du double: 57 dollars zimbabwéens. Et quatre fois plus au marché noir.
Pour tenter d’enrayer cette dégringolade, le gouvernement a interdit toutes transactions bancaires par téléphone portable, et toutes opérations boursières. Il accuse les opérateurs de spéculer sur la devise nationale et d’en provoquer la chute. Une aberration, selon un ex-ministre des Finances, issu de l’opposition, qui estime que le gouvernement est incompétent et qu’il détruit l’économie. Selon plusieurs économistes, es mesures ne font en effet qu’amplifier la méfiance des investisseurs étrangers, freinant les investissements dans le pays, et empêchant toute reprise.
Le gouvernement d’Emmerson Mnangagwa avait pourtant promis de redresser la situation financière quand il est arrivé au pouvoir il y a deux ans. Aujourd’hui, il accuse ses adversaires politiques de vouloir saboter l’économie.
En attendant, ce sont les Zimbabwéens qui en payent les conséquences. Le prix du pain a doublé en un mois, celui de l’essence a triplé. Selon l’agence de l’ONU pour l’alimentation, 60% de la population est en insécurité alimentaire et le pays est au bord de la famine. (Source : rfi.fr)