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Liban. Ce que l’on sait des deux explosions qui ont fait 78 morts et près de 4000 blessés à Beyrouth

Deux puissantes explosions successives ont secoué Beyrouth et ses environs, mardi 4 août. L’accident s’est déroulé dans le secteur portuaire de la capitale libanaise. Le nitrate d’ammonium pourrait être à l’origine de cette catastrophe. D’après le dernier bilan communiqué par les autorités libanaises, l’accident a fait au moins 78 morts et près de 4 000 blessés.

Deux violentes explosions ont secoué la capitale du Liban mardi en fin d’après-midi. Vers 18 h locales, (15 h GMT), une première explosion est entendue à Beyrouth, suivie d’une autre très puissante qui a provoqué un gigantesque champignon dans le ciel.

Le Premier ministre Hassan Diab a affirmé que ces déflagrations étaient notamment dues à l’explosion de quelque 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium, substance qui entre dans la composition de certains engrais mais aussi d’explosifs.

Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, 78 personnes ont été tuées et près de 4 000 ont été blessées. Il pourrait s’alourdir au cours de la journée. Les hôpitaux de la capitale, déjà confrontés à la pandémie de Covid-19, sont saturés.

Au moins 78 morts, des milliers de blessés

Dans les rues de Beyrouth, déclarée ville « sinistrée », des soldats ont évacué des habitants abasourdis, certains couverts de sang, leur T-shirt autour du crâne pour panser leurs blessures. Des voitures, avec leurs airbags gonflés, mais aussi des bus ont été abandonnés au beau milieu des routes. Des habitations proches du port ont été détruites fortement endommagées.

« C’est une catastrophe à l’intérieur (du port). Il y a des cadavres par terre. Des ambulances emmènent les corps », a indiqué à l’AFP un soldat aux abords du port. Plusieurs heures après le drame, des hélicoptères continuaient de déverser de l’eau pour tenter d’éteindre les flammes.

Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et pompiers. Un navire arrimé face au port de Beyrouth a pris feu après les explosions, mais il n’était pas possible de déterminer s’il y avait à son bord des passagers.

Devant le centre médical Clémenceau, des dizaines de blessés parmi lesquels des enfants, parfois couverts de sang, attendent d’être admis. Certains sont même refusés, affirme des journalistes sur place comme Timour Azhari, correspondant pour Al-Jazeera, à cause des dégâts qu’ont subi les hôpitaux environnant.

L’ONU au Liban a affirmé que des Casques bleus avaient été grièvement blessés à bord d’un navire endommagé par les explosions. Des membres du personnel de l’ambassade d’Allemagne ont été blessés, selon Berlin.

« Comme une bombe atomique »

« C’était comme une bombe atomique. J’ai tout vu (dans ma vie), mais rien de tel », a déclaré à l’AFP Makrouhie Yerganian, un professeur à la retraite, qui vit depuis plus de 60 ans en face du port.

Les images montrent une première explosion suivie d’une autre qui provoque le gigantesque nuage de fumée. Les déflagrations ont fait trembler les immeubles et brisé des vitres à des kilomètres à la ronde.

La puissance des explosions a été entendue jusqu’à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, distante d’un peu plus de 200 km des côtes libanaises, rapportent des témoins. L’institut américain de géophysique (USGS) basé en Virginie a précisé que ses capteurs avaient enregistré l’explosion comme un séisme de 3,3 sur l’échelle de Richter.

Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang. Une journaliste du Daily Star Lebanon, Ghada Alsharif, a relayé une vidéo montrant les locaux de son média ravagés.

Des dégâts importants ont été signalés à l’intérieur du terminal de l’aéroport international de Beyrouth, situé à neuf kilomètres du site.

Après le drame, le président Michel Aoun a convoqué une « réunion urgente » du Conseil supérieur de la Défense et le Premier ministre Hassan Diab a décrété un jour de deuil national. M. Diab a affirmé dans une allocution télévisée que les responsables de cette « catastrophe » devraient « rendre des comptes ».

Le nitrate d’ammonium à l’origine de la catastrophe ?

Le gouvernement pointe du doigt une cargaison de nitrate d’ammonium stockée « sans mesures de précaution » sur le port.

« Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire », a déclaré Hassan Diab devant le Conseil supérieur de défense, selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.

Le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, avait indiqué auparavant que les explosions étaient peut-être dues à des « matières explosives confisquées depuis des années ».

Sur Twitter, Cheryl Rofer, une scientifique nucléaire américaine à la retraite, a estimé que « la couleur rouge (de la fumée) indique vraisemblablement une explosion de nitrate d’ammonium »« Le nuage sphérique (de l’explosion) est une condensation de l’eau dans l’onde de choc ».

Soutiens à l’étranger

Emmanuel Macron a appelé dans la soirée son homologue libanais, Michel Aoun. « Il a exprimé son soutien et celui de la France au peuple libanais », a déclaré l’Elysée. « Des secours et des moyens français sont en cours d’acheminement », a ajouté la même source, sans plus de précisions.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré mardi soir que la France était aux « côtés du Liban » et prête à lui apporter son aide après les fortes explosions qui ont secoué Beyrouth.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a proposé l’aide des États-Unis. « Nous surveillons la situation et nous sommes prêts à fournir notre assistance au peuple libanais qui se remet de cette horrible tragédie », a tweeté le secrétaire d’État américain.

Donald Trump a estimé que les explosions meurtrières à Beyrouth « ressemblaient à un terrible attentat », sans donner plus de détails.

« Les images et vidéos de Beyrouth ce soir sont choquantes », a tweeté le Premier ministre Boris Johnson, adressant toutes ses « pensées et prières » aux victimes. « Le Royaume-Uni est prêt à apporter son soutien de toutes les manières possibles, y compris aux ressortissants britanniques touchés », a-t-il ajouté.

Toutes les forces politiques du Liban doivent s’unir afin de surmonter une « douloureuse catastrophe », a déclaré mardi le Hezbollah libanais… (Afp & Rfi.fr)

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