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432 millions d’euros d’aides pour le spectacle vivant, 483 millions pour la presse écrite

Le spectacle vivant, privé et public, bénéficiera de 432 millions d’euros, tandis que la presse écrite sera soutenue à hauteur de 483 millions d’euros sur deux ans.

Largement touché par la crise du coronavirus, le spectacle vivant, privé et public, bénéficiera d’une aide de 432 millions d’euros, a annoncé jeudi soir la ministre de la Culture Roselyne Bachelot à l’issue d’une rencontre entre Jean Castex, et les représentants de ce secteur. Ce montant fait partie de l’enveloppe de deux milliards d’euros pour tout le secteur de la culture annoncée par le Premier ministre mercredi.

Lors de la rencontre, tenue rue de Valois, le Premier ministre a « annoncé 432 millions d’euros dans le plan de relance, plus 100 millions pour la compensation des pertes d’exploitation. Un effort sans précédent que je piloterai pour sauver un secteur dévasté », a tweeté Roselyne Bachelot. Les syndicats représentés avaient évoqué auparavant le chiffre de 420 millions.

« Il s’agit de 200 millions pour le spectacle vivant public, répartis entre grands opérateurs comme l’Opéra de Paris, la Comédie-Française et les organismes en région, et de 220 millions pour le théâtre privé », a détaillé Nicolas Dubourg, président du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles).

Le secteur (un peu) soulagé

En plus des 432 millions, Jean Castex a annoncé la création « d’un nouveau mécanisme de compensation pour encourager la reprise d’activité des exploitants de salles de spectacles ». « Une provision de 100 millions d’euros permettra d’assurer son financement dès septembre », a-t-il indiqué.

Les représentants du secteur se sont félicités des sommes allouées, même s’ils s’inquiètent toujours du maintien d’une jauge réduite en zone rouge, comme en Île-de-France. « On salue le discours fort en direction du secteur », a reconnu Nicolas Dubourg.

Mais il y a eu une grande insistance de notre part sur la question de la jauge… On est favorable à la généralisation du port de masque, mais en ajoutant la jauge limitée, ça rend l’exercice impossible », a-t-il déclaré. « Dire en même temps ‘Revenez au théâtre mais la jauge est limitée à 50%’, ça renvoie quand même un signal que c’est encore dangereux' ».

Aurélie Hannedouche, du Syndicat des musiques actuelles, a salué l’octroi de « sommes fléchées pour la musique », mais regrette qu’il n’y ait « aucune perspective donnée pour les spectacles debout ». « Nous sommes plutôt satisfaits », a commenté pour sa part Olivier Darbois, à la tête du Prodiss, le Syndicat national du spectacle musical et de variété, qui rappelle que le chiffre d’affaires a chuté de 84%, soit 2,3 milliards d’euros de pertes en 2020 dans le spectacle vivant privé. Il s’inquiète toutefois des incertitudes qui durent.

« Un spectacle, une tournée, constituent une production complexe qui exige anticipation, investissements, prises de risques et une logistique conséquente, avec des semaines et des mois de travail avant la diffusion devant un public », a-t-il rappelé.

483 millions d’euros pour la presse écrite

Très affaiblie par la crise sanitaire, la presse écrite va, de son côté, bénéficier d’aides d’un total de 483 millions d’euros sur deux ans, a indiqué l’Élysée, dont une partie a déjà été votée. Ces aides ont été présentées à l’issue d’une réunion entre Emmanuel Macron et une dizaine de dirigeants des quotidiens nationaux et régionaux, reçus jeudi soir à l’Élysée, en présence des ministres Bruno Le Maire (Économie) et Roselyne Bachelot.

Le chef de l’État s’était engagé l’an dernier à aider le secteur à surmonter les défis de la transition numérique mais l’épidémie et son impact sur les recettes publicitaires, la distribution des numéros et les ventes en kiosque ont encore aggravé la situation.

L’exécutif a donc décidé des mesures d’urgence, votées le 30 juillet, pour aider les acteurs les plus touchés (marchands de journaux, titres ultramarins, éditeurs) pour un total de 106 millions d’euros, a rappelé la présidence. Pour consolider l’avenir de la presse, l’État va également mettre en place un plan de 377 millions sur deux ans, notamment pour accompagner les transitions écologique et numérique du secteur.

« Réduire la précarisation des collaborateurs »

Notamment, un nouveau crédit d’impôt de 30% pour les abonnements à un journal d’information politique et générale, voté en juillet, coûtera à l’Etat environ 60 millions d’euros par an. De nouvelles aides au pluralisme seront créées pour la presse en ligne et les titres ultramarins.

Des crédits de 18 millions par an accompagneront la réforme des imprimeries et un fonds stratégique pour l’innovation sera accru de 50 millions d’euros par an. Ces subventions s’ajouteront aux 840 millions annuels d’aides à la presse.

L’exécutif a en échange demandé aux groupes de presse de réduire la précarisation de leurs collaborateurs, notamment les pigistes, photojournalistes ou dessinateurs. La réunion a enfin abordé le dossier de l’application de la législation sur les droits voisins, cette contribution pour l’utilisation de la presse que Google refuse de payer, une impasse sans issue pour l’instant. (L’Express)

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