« N’abandonnez jamais. » Interrogé par WSCOTCV à sa sortie de prison à New London, en Californie du Nord, Ronnie Long a eu du mal à cacher son émotion. À 64 ans, cet Afro-Américain a recouvré la liberté après avoir passé injustement près de 44 ans derrière les barreaux, raconte ABC. « Au début de cette épreuve, si quelqu’un m’avait dit que je serais enfermé pendant 43 ans, je l’aurais cru totalement fou », a confessé le principal intéressé au média américain. En 1976, il avait été condamné à 80 ans de prison pour le viol d’une femme blanche dans sa ville natale de Concord, en Caroline du Nord.
Le jury était entièrement composé de personnes blanches. Aucune preuve matérielle ne le liait pourtant aux faits et Ronnie Long clamait son innocence. Depuis, il s’est battu sans relâche pour faire annuler cette condamnation et prouver, avec l’aide d’une équipe composée notamment d’avocats bénévoles, qu’il s’agissait d’une erreur judiciaire. En 2005, son équipe a trouvé des preuves qui auraient pu confirmer son innocence lors du procès. Ces échantillons de sperme et des empreintes digitales, retrouvés sur la scène du crime, ne correspondaient pas à Ronnie Long mais avaient été délibérément refusés comme preuves par les forces de l’ordre à l’époque, assure CNN.
« La route a été longue »
Selon la juge Stephanie Tracker, « un filet de révélations après le procès a mis au jour un schéma troublant et frappant de suppression délibérée par la police de preuves matérielles ». De quoi pousser les autorités à accepter la libération de Ronnie Long. CNN précise qu’il n’est pas encore considéré comme innocent. La cour fédérale va laisser le soin à un tribunal d’en décider dans un futur jugement, dont la date n’a pas été précisée. En attendant, Ronnie Long est un homme libre. Une libération qui a probablement été favorisée par le contexte actuel et les manifestations antiracisme aux États-Unis et dans le monde de ces derniers mois, reconnaît son entourage. (LePoint)